De collage néo féministe en collage néo féministe

9 mars 2020


La veille du huit mars, « Ils insistent, on persiste » affichent les colleuses locales au bout de ma ruelle. « Ils » désigne l’engeance masculine, condamnée dans son ensemble. Pourquoi ne pas la faire disparaître ? C’est qu’on en a encore besoin pour devenir une maman, ce rêve de toute une vie.
Ailleurs ce sont d’autres messages, certains encore plus abscons, que ne doivent pas comprendre beaucoup de quidams et de quidames.
                                                              *
Place Saint-Marc, c’est « Je ne suis pas sur Tripadvisor, ne juge pas mon corps ». Cela me rappelle ces femmes à l’Opéra de Rouen qui à chaque concert d’un pianiste talentueux mais guère avantagé par la nature (comme on peut dire) se disaient les unes aux autres : « Quel dommage qu’il soit si laid ».
                                                             *
Sur les murs, il y a aussi le classique « Stop féminicides ». Plus simple à dire qu’à faire. Il faudrait empêcher certaines de choisir un gros taré pour se mettre en couple, mais comment ?
Régulièrement, le compteur des victimes de l’année est mis à jour. N’y sont dénombrées que les femmes tuées par des hommes  Je supplée à cette lacune en notant la mort d’une femme de trente ans poignardée par sa compagne de quarante ans, le samedi quatre janvier dernier à Montauban.
                                                             *
L’animation du huit mars à Rouen : « Fabrique ta vulve » avec Jennifer Mackay et Claire Ruquier, au Café Couture. C’est dans un autre café de la ville que je passe une partie de ce dimanche pluvieux à tapoter mes notes de lecture du Journal d’Eugène Delacroix, tombant à la date du lundi vingt mai mil huit cent cinquante sur ceci : Je disais à Mme Barbier que l’indigne pantalon des femmes était un attentat aux droits de l’homme.
Peut-on encore regarder La Liberté guidant le peuple ?