De la difficulté croissante de vendre mes livres au Rêve de l’Escalier

2 décembre 2022


Quand je me présente à la bouquinerie Le Rêve de l’Escalier avec des livres de poche, cinq et des bons, le maître des lieux ne m’en a reprend qu’un. Il y a encore un an, il m’en prenait quatre sur cinq.
Soit le nombre de vendeurs a augmenté, soit le nombre d’acheteurs est en baisse, soit les deux. Quand j’y suis, peu après l’ouverture, c’est le plus souvent seul. Autrefois, ce n’était pas le cas. Autre indice de difficulté à trouver une clientèle suffisante, les opérations de promotion du genre, tous les poches à un euro, ou onze poches achetés onze offerts.
Une vente assurée pour moi, c’étaient les ouvrages en grand format de chez Picquier. Tous m’étaient repris. Un jour, les auteurs chinois et coréens ne passèrent plus. Seuls les écrivains japonais me furent encore automatiquement achetés. C’est fini. La dernière fois j’en avais deux et l’un m’a été refusé.
En conséquence, je n’achète plus de livres à un euro à Paris pour les revendre deux euros au bouquiniste du Rêve de l’Escalier qui lui-même en tirait six ou sept euros. Ce qui contribuait à le faire vivre et me remboursait tout ou partie de mon voyage.
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Il y a quelques mois, j’arrive au Rêve de l’Escalier pour y vendre cinq livres en grand format : Aventures en Inde de Hô Anh Thai, Chroniques de Billancourt et C’est moi qui souligne de Nina Berberova, Jean le Pérégrin de Mika Waltari et Automobile Club d’Egypte d’Alaa El Aswany. Tous refusés. « Des romans, j’en ai déjà ». Je n’ai pas jugé utile de dire que seuls les deux derniers en sont.