De quelques lectures

4 juillet 2018


Lu le Tombeau de Verlaine, publié par Le Promeneur, recueil de textes réunis en mil neuf cent quatre-vingt-seize pour le centenaire de la mort du poète par Jacques Drillon, l’auteur du Traité de ponctuation.
Ces textes dus aux témoins de l’époque narrent la mort de Verlaine et ses obsèques suivies par quatre mille personnes dans la neige parisienne (on ne verra plus jamais ça). C’est l’abbé Mugnier qui dira la messe dite du bout de l’an :
Dit, ce matin, la messe du bout de l’an de Verlaine. Beaucoup de monde, à la chapelle de la Sainte-Vierge. M. Stéphane Mallarmé est venu me remercier après. Nous avons causé un instant. Nous avons dit que le poète était un vrai catholique : « Il y a des infiltrations étrangères dans les autres poètes, Lamartine, Hugo », dit Mallarmé. Verlaine est « l’enfant de chœur ». Alors j’ai dit à Stéphane : « L’Eglise doit mettre les poètes dans les stalles du chœur. » A quoi il a répondu : « Ce sont des chanoines. »
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Dans les Friandises littéraires rassemblées par Joseph Vebret (Ecriture) cette lettre de Marcel Proust à son grand-père datée du jeudi soir du dix-sept mai mil huit cent quatre-vingt-huit (il a seize ans et neuf mois) :
Mon cher grand-père, je viens réclamer de ta gentillesse la somme de 13 francs que je voulais demander à Monsieur Nathan, mais que Maman préfère que je te demande. Voici pourquoi. J’avais si besoin de voir une femme pour cesser mes mauvaises habitudes de masturbation que papa m’a donné 10 francs pour aller au bordel. Mais 1° dans mon émotion j’ai cassé un vase de nuit, 3 francs 2° dans cette même émotion je n’ai pu baiser.
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Et cette citation tirée du Journal de Stendhal :
Les bibliothèques sont particulièrement utiles pour les livres médiocres qui, sans elles, se perdraient.