De retour à Paris et au Paris

11 mai 2023


Une drache avant de quitter mon logis et le train Nord Pas de Calais pour Lille Flandres dans mon dos quand je suis à nouveau sur le quai Deux de la Gare de Rouen ce mercredi à attendre le sept heures vingt-quatre pour Paris.
Il ne pleut pas encore dans la capitale à mon arrivée aussi je choisis le bus Vingt-Neuf pour rejoindre le onzième arrondissement mais quand j’y suis ça se met à tomber. Je dois renoncer au Marché d’Aligre et vais boire un café au Camélia.
A dix heures, je retrouve le Book-Off de Ledru-Rollin et ses livres à un euro parmi lesquels je retiens En camping-car d’Ivan Jablonka (Seuil), M Train de Patti Smith (Folio) et Poèmes de D.H. Lawrence (Poésie Gallimard). J’ajoute à cinq euros Lettres d’une vie d’Irène Némirovsky (Denoël).
Il pleut toujours à ma sortie. Je me dirige vers Le Paris m’arrêtant en chemin chez Muji et à Maisons du Monde et en ressortant sans achat. Un cadeau pour celle qui doit me rejoindre à midi et demi aurait été bienvenu, mais quoi ? Il n’y a dans ces boutiques que des objets qui me dépriment, hormis les carnets Muji, mais elle n’en aurait pas l’usage.
Au Paris, je lis Sur les chemins d’Oxor de Marc Roger tandis qu’une nouvelle serveuse presse des oranges avec une machine qui fait le même bruit qu’une perceuse. Heureusement, il y a la musique, dont elle est également responsable.
C’est avec quelques minutes de retard qu’arrive celle qui travaille dans le coin. Nous fêtons son anniversaire et son accession à la propriété. Terminé le petit appartement du dix-huitième arrondissement qui au fil des années avait perdu de son attrait. Aux voisins de plus en plus bruyants s’ajoutait depuis quelques mois, dans la petite rue sous ses fenêtres, la nuisance sonore générée par un trafic de drogue, La voici propriétaire d’un appartement à Montreuil, au cinquième sans ascenseur. Nous parlons de cela et de bien d’autres choses en mangeant une viande tendre et une tarte aux poires avec un verre de pinot noir.
Quand nous nous séparons, la pluie a cessé. Je rejoins le Book-Off de la rue Saint-Martin. Il fait presque trop chaud dans son sous-sol où à un euro je trouve Blanche Meyer et Jean Giono d’Annick Stevenson (Actes Sud).
J’ai un billet de première pour le train du retour de seize heures quarante, à l’un des deux sièges près de la cabine du chef de bord. Celui-ci annonce que toutes les places en première sont occupées. Certains y voyagent sur un strapontin bien moins confortable qu’un siège de seconde classe.
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Quand je l’ai rencontrée j’avais trois fois son âge. Aujourd’hui, j’ai deux fois son âge et je la connais depuis la moitié de sa vie.