Deux vide greniers, rue de Maubeuge et rue Mouffetard, et un déjeuner au Bon Coin

26 mai 2019


Vendredi soir on célèbre la Fête des Voisins en bas d’un des immeubles faisant face à celui où je loge provisoirement. Cela me rappelle l’une à laquelle j’ai participé avec une majorité des habitant(e)s de la copropriété rouennaise qui m’abrite depuis vingt ans. Etrange évènement : on se retrouve avec des personnes à qui jusqu’à présent on disait bonjour poliment et dont on connaît peu ou rien et cela se termine, alcool aidant, par confidences, tutoiements et visites d’appartements. Le lendemain on est un peu gêné. Je me suis juré de ne pas recommencer et je n’ai pas eu de mal car cela ne se fait plus. Celles et ceux qui étaient là ce soir-là n’y sont plus, ayant déménagé, sauf une, avec qui plus tard je me suis définitivement fâché.
Ces festivités ne m’empêchent pas de dormir. Levé tôt ce samedi, je vais en métro jusqu’à Notre-Dame-de-Lorette. Près de l’église commence la rue de Maubeuge qui monte vers Barbès. S’y déroule ce que les organisateurs appellent « un vide grenier festif et intemporel » permettant une « très belle balade au centre d'un agréable quartier parisien ».
Tout cela est un peu exagéré. Le déballage se tient d’un seul côté de la rue. On y trouve bon nombre de professionnels, dont l’un que j’ai l’habitude de voir à Rouen au Clos Saint-Marc, et peu de livres, dont aucun pour moi.
A pied, je rejoins l’Opéra où le métro sept me conduit jusqu’au quartier Mouffetard où est annoncé un vide grenier de cent à deux cents exposants. Ils ne sont qu’une dizaine. Je retourne dans le dix-huitième.
A midi, pour déjeuner, je choisis Le Bon Coin, rue des Cloÿs, un endroit que m’avait fait découvrir Philippe Dumez quand il trouvait encore de l’intérêt à ma compagnie. Le patron me propose une petite table au fond qui m’agrée. Sur le mur derrière elle, un article de journal qualifie la maison d’« institution de quartier ». Elle l’est assurément. La plupart des clients sont des habitués. Parmi les quelques qui ne le sont pas, un père excédé par sa deux ans qui ne veut pas manger mais qui ne fait rien pour aider sa femme. A côté de lui est son beau-frère et en face sa belle-mère. Il a parfois le regard si noir pour l’ensemble de sa famille que sa présence future à la page des faits divers du Parisien n’est pas à exclure.
Mon choix va au travers de porc pommes sautées (dix euros cinquante), à la tarte pomme rhubarbe (trois euros quatre-vingt-dix) et au quart de côtes-du-rhône (sept euros cinquante). L’ensemble est fort bon et le service attentif malgré l’affluence.
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Rue Mouffetard, la Fête des Voisins, c’était chez Franprix, « Apéro offert ».
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« Moi, ça me va bien » (tic de jeune Parisien)