Doliprane à gogo

9 septembre 2017


Les genoux rouillés quand je sors du lit, une douleur persistante au niveau des reins quand je m’assois et me relève, cela depuis plusieurs semaines. Il faut que je sache à quoi m’en tenir. A cette fin, je monte pédestrement l’avenue de la Porte des Champs ce jeudi. J’ai rendez-vous à neuf heures quarante-cinq avec mon médecin traitant (comme on dit).
Un seul homme est avant moi dans la salle d’attente. La secrétaire au téléphone regrette ses vacances : « Il n’y a plus qu’à attendre les fêtes de Noël maintenant ». Une femme bien mise arrive, qui prend rendez-vous avec chacun des médecins du cabinet. C’est ce qu’on appelle une visiteuse médicale. Cette représentante en épicerie s’installe sur une chaise dans un coin du couloir.
Quand mon tour arrive, j’explique mon problème à l’homme de l’art. Il appuie sur ma colonne directement là où ça fait mal. Son diagnostic rejoint ma supposition : arthrose. C’est la même chose pour les genoux, me dit-il après avoir manipulé mes jambes.
-Je vais vous prescrire du Doliprane, m’annonce-t-il, il vaut mieux éviter les antidouleurs plus costauds.
-Cela va traiter le symptôme, lui dis-je
-Pas seulement, en ayant moins mal vous allez vous détendre et cela va contribuer à la fin de la crise. Mais cela reviendra.
-Oui, je sais, c’est encore une conséquence de la vieillesse.
-C’est exactement ça la définition de l’arthrose : vieillissement des cartilages.
                                                            *
« Michel, nous avons remarqué que vous avez récemment retiré une personne de la liste de vos amis. Cela signifie qu’elle ne pourra plus voir les publications que vous partagez uniquement avec vos amis, ni vous les siennes. Ne vous inquiétez pas, nous ne l’informerons pas du fait que vous l’avez retirée de vos amis. »
Tu aurais pu me dénoncer, Effe Bé, cela ne m’aurait pas dérangé.
C’était le genre d’intéressé qui vous offre d’être « ami » avec lui en se fichant pas mal de ce que vous êtes, uniquement pour que vous évoquiez son évènement artistique, dans le cas présent un festival de musique electro ayant lieu ce ouiquennede et le prochain en deux lieux différents à Rouen.
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Deux jeunes femmes à la terrasse du Son du Cor :
-T’as couché avec ton patron, alors ?
-C’est pas mon patron, c’est mon N+1.
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Encore un duo qui fait connaissance à la terrasse du Sacre après s’être croisé sur Internet.
-T’aimes pas les animaux alors ? lui dit-elle
-C’est pas que je les aime pas, c’est que je m’en fous, lui répond-il. (Tout comme moi, pensé-je)
A la fin, ils se disent au revoir de l’air de qui n’en pense rien.