En lisant Lectures pour Jean Vilar de Georges Perros (deux)

24 décembre 2015


De ma lecture des notes de lecture vachardes de Georges Perros groupées dans Lectures pour Jean Vilar (Le temps qu’il faut) je dégage et retiens également de sages propos sur ce qu’est ou doit être le théâtre :
C’est jeune et ça ne sait pas que les personnages d’une pièce ne doivent pas avoir d’idées personnelles. L’idée c’est le spectateur.
Un auteur dramatique n’a pas de métier. Dès qu’un homme écrit, il se désolidarise.
Il n’y a rien à comprendre à un personnage dramatique. Alceste est-il comique ? est-il tragique ?
On ne fait pas des enfants avec son intelligence, c’est bien connu. Ni des héros dramatiques.
Encore un qui n’aime pas la guerre. Malheureusement le théâtre c’est la guerre. Si les hommes s’entendaient, il n’y aurait pas besoin de leur montrer l’horreur d’être qu’ils connaissent si bien. Ils viennent se regarder, souffrir, tuer, mentir. Tant mieux si ça les soulage et tant pis.
J’aime particulièrement ce Dès qu’un homme écrit, il se désolidarise. et le fait mien.
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Ce conseil de Georges Perros à Jean Vilar :
N’augmentez pas mon salaire, je me croirai obligé de tout lire, et vous de venir à mon enterrement.
                                                             *
Et cette considération en forme de bilan :
Je me demande de plus en plus s’il est bien raisonnable d’apprendre la langue française à tout le monde.
                                                             *
En fin de volume, trois lettres de Georges Perros à Jean Vilar, dont l’une commence ainsi :
Cher Jean Vilar
Je suis sûr que vous ne vous demandez pas trop ce que je deviens.
                                                             *
Le successeur de Vilar au Téhennepé, Georges Wilson, considérant le peu d’utilité de ce lecteur rompra le contrat.