En lisant Sens unique de Walter Benjamin

22 juillet 2017


De la lecture en train du Sens unique de Walter Benjamin publié dans une traduction inédite de Frédéric Joly en deux mille treize dans la Petite Bibliothèque Payot, un ouvrage regroupant divers textes courts d’intérêt inégal publiés en Allemagne en mil neuf cent vingt-huit, j’ai retenu les trois bonheurs suivants :
Les opinions sont pour le gigantesque appareil de la vie sociale ce qu’est l’huile pour les machines ; on ne se met pas devant une turbine pour l’arroser d’huile à machine. On y injecte tout juste quelques gouttes sur les rivets et les joints cachés, qu’il s’agit de connaître.
Tout se passe comme si l’on était retenu prisonnier dans un théâtre, et comme s’il nous fallait suivre la pièce jouée sur scène, qu’on le veuille ou non, et comme s’il nous fallait faire de celle-ci, encore et toujours, qu’on le veuille ou non, l’objet de nos pensées et de nos paroles.
Personne ne voit plus loin que le dos de celui qui le précède, et chacun est fier de faire ainsi figure de modèle pour celui qui le suit.
Et aussi, dans la catégorie utilitaire, tiré de La technique de l’écrivain en treize thèses:
Ne laisse passer incognito aucune pensée, et tiens ton cahier de notes aussi strictement que les autorités tiennent le registre des étrangers.