En relisant le volume trois des Papiers collés de Georges Perros

23 octobre 2014


Sitôt après le volume deux des Papiers collés j’ai relu l’été dernier, dans le Massif Central, le volume trois et dernier (Perros, victime d’un cancer de la gorge, meurt le vingt-quatre janvier mil neuf cent soixante-dix-huit à l’âge de cinquante-quatre ans), en notant ce qui me touche particulièrement :
Il ne se passe rien et quand il se passe quelque chose, c’est la mort.
J’aurai donc passé une grande partie de ma vie du mauvais côté du zinc à regarder, à désirer comme un fou la fille du patron qui servait.
Etre l’amant d’une fille de ferme, d’une petite serveuse de café, d’une ouvrière, qui rentre le soir vannée. On lui a préparé son repas. On la caresse doucement. On l’aime. Est-ce impossible ?
On se saoule pour être à la hauteur de l’indifférence des autres.
Ce qui est horrible chez les hommes politiques comme chez les flics, c’est qu’ils donnent l’impression d’avoir été faits pour ça.
Entre la mort et la vie, quel obstacle ! Un homme a failli se noyer. On le ramène à la vie. Et le soir, il prend l’apéritif, en débitant des conneries.
                                                             *
C’est dans ce volume trois que l’on trouve cet hommage (si l’on peut dire) à ceux dont je fus :
… les instituteurs, race méconnue, car ce n’est foutre pas de la tarte, j’en sais quelque chose par mes enfants, de se farcir ces petits cons en début d’existence.
                                                            *
On me demande souvent pourquoi je vis en Bretagne. La réponse est simple, un peu trop même pour que je la risque. La Bretagne est un rêve que j’ai fait. (Il n’est pas aisé d’habiter son rêve, il y a des mailles qui filent.)
La Bretagne est également un rêve que je fais. De temps à autre, Ponctuellement. Bientôt.