Et Gai Rossignol…

20 octobre 2018


Sorti du Centre Pompidou, ce mercredi après-midi, je traverse la piazza en diagonale et rejoins la rue Saint-Martin afin d’aller à la librairie Le Gai Rossignol (anciennement Mona Lisait) où je n’ai pas mis le pied depuis très longtemps. On m’y a signalé un fusil d’André Robillard et des livres provenant de la bibliothèque de Jean-Christophe Averty.
L’endroit a changé, en mieux. On y vend à nouveau des livres neufs soldés à très petit prix. L’un devient mien pour quatre euros : Voyous Voyants Voyeurs (autour de Clovis Trouille 1889-1975), le catalogue publié chez Somogy d’une exposition qui eut lieu à L’Isle-Adam puis Charleville-Mézières puis Laval entre novembre deux mille neuf et janvier deux mille onze (je me souviens d’une autre exposition à lui consacré vue au Musée d’Amiens en août deux mille sept avec celle qui aujourd’hui est à Nice pour son travail).
Une partie du sous-sol a été rebaptisé La Caverne où l’on trouve quantité de livres provenant de l’achat de bibliothèques. Les thèmes retenus correspondent pour la plupart à mes goûts : « surréalisme, bandes dessinées, contre-culture, ‘pataphysique, livres pour enfants, disques de jazz, pornographie, littérature fin de siècle, dessins d’humour, lettrisme, anarchisme, arts singuliers, sciences occultes et livres de poche ».
Sans doute est-ce parmi cette manne que l’on peut trouver des livres ayant appartenu à l’illustre zozoteur mais je n’en vois pas. La sculpture d’André Robillard n’est plus là, m’indique l’un des libraires. Elle était en dépôt vente (cinq cents euros) et a été reprise par son propriétaire.
Je me plais beaucoup dans cette Caverne. Elle me sera refuge les mercredis de pluie ou de froidure. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, il fait encore beau. Le métro Quatorze me rapproche du Book-Off de Quatre Septembre où je trouve quelques livres à un euro. Une bétaillère sans histoire me reconduit à Rouen. Devant moi un homme penche peu à peu vers sa voisine. Dort-il ou fait-il semblant ?  Plutôt que se plaindre, elle se colle contre la vitre.
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Pour mourir ce dix-sept octobre à Paris, Jacques Monory aura bénéficié d’une journée aussi bleue que sa peinture.