Exposition Araki au Musée Guimet

28 avril 2016


Ce mercredi en début d’après-midi, je monte les marches du Musée Guimet, une première, afin de visiter l’exposition consacrée à Araki Nobuyoshi, photographe que je connais depuis longtemps par les livres publiés chez Taschen et dont il me souvient avoir vu également des images chez Templon.
Après avoir ouvert mon sac et vidé mes poches à la demande d’un stagiaire, je paie les neuf euros cinquante demandés puis descends au sous-sol.
On y est accueilli par une série couleur de fleurs en gros plan, autant de sexes féminins que peuvent voir sans dommage les mineur(e)s et les personnes non averties, puis on passe au noir et blanc avec la série Voyage sentimental de mil neuf cent soixante et onze qui raconte sa lune de miel (comme il est écrit) avec sa femme Yōko, sur un mode mi-réaliste mi-fictionnel.
-Elle n’a pas l’air heureuse, commente une visiteuse.
Sur le mur d’en face, c’est le Voyage d’hiver de mil neuf quatre-vingt-dix. Sur le même principe,  il évoque la maladie et la mort d’icelle.
Viennent ensuite en grand format les images bien connues de bondage, en diptyque avec d’autres montrant des intérieurs ou des paysages. « La photographie, elle aussi, ligote les gens et les met en boite. La photo prend sa source dans le kinbaku, dans l’acte de ficeler les choses et les évènements. » a écrit Araki, qui noue et dénoue lui-même ses modèles.
D’autres séries sont en format moyen dans lesquelles apparaît parfois la tête de diablotin d’Araki, toujours coiffé en oreilles de chat, cet animal étant très présent dans les photos. Un tapis de Polaroids est multiplié par des miroirs.
M’intéressent beaucoup moins ce qui vient ensuite, photographies calligraphiées (bof), photographies peintes (bof bof), série de ciels (bof bof bof).
Enfin on arrive à la salle Tokyo Tombeau conçue spécialement pour la présente expo, des photos déjà vues imprimées sur des rouleaux traditionnels par l’artiste : « J’ai déjà un pied dans la tombe, j’essaie d’imaginer à quoi pourraient ressembler les photos que je prendrai après ma mort. » L’exposition s’achève par un miroir dans lequel on bute sur soi-même.
-On passe aux choses sérieuses, dit un visiteur à sa compagne en l’entraînant vers la collection ethnologique permanente, dont pour ma part je me dispense.
                                                         *
Comme dans tous les lieux d’exposition, la conversation des gardien(ne)s tourne autour de l’organisation du temps de pause.