Exposition Beat Generation au Centre Pompidou (deuxième)

24 septembre 2016


Avant que l’exposition Beat Generation ne s’achève, la chenille m’emmène au sixième étage du Centre Pompidou ce mercredi de fin d’été. Il s’agit d’en voir la partie que j’ai négligée lors de mon premier passage.
Je longe à nouveau le rouleau de trente-six mètres cinquante d’On the Road (dans une vitrine à côté, pour les fétichistes, une tenue de Jack Kerouac, sans le sous-vêtement : pantalon d’étoffe blanche, ticheurte, ceinture usagée, casquette blanche, gourde) puis me dirige vers la salle consacrée à la Californie. On y montre des photos de la librairie City Lights fondée en mil neuf cent cinquante-trois à San Francisco par Lawrence Ferlinghetti et le professeur Peter D. Martin, laquelle existe toujours. C’est là que fut publié Howl and Others Poems d’Allen Ginsberg, livre qui échappa de peu à l’interdiction pour obscénité.
La salle suivante est consacrée au Mexique où se réfugia Burroughs après sa trop grande réussite au tir au pistolet et où le rejoignirent Kerouac et d’autres, soucieux d’essayer de nouvelles drogues et d’échapper à une guerre nucléaire jugée proche. On y montre les photos prises par Bernard Plossu dix ans plus tard.
Puis c’est Tanger où toute la bande passa et fit la rencontre de Paul Bowles.
La dernière étape est Paris et l’hôtel de la rue Gît-le-Cœur dont une chambre est vaguement reconstituée, que l’on découvre à travers la Dreamachine de Brion Gysin, sorte de kaléidoscope multidimensionnel tourbillonnant censé produire des effets hallucinatoires si on le regarde les yeux fermés.
Je ne m’y risque pas et ne reste pas plus longtemps dans cette évocation désordonnée des années beat finalement assez fatigante à visiter. Dans la galerie d’à côté vient de commencer la rétrospective René Magritte. Ce sera pour une autre fois.
                                                                   *
Il n’y a pas que des bons moments dans la vie d’un barman ou d’une barmaid. Deux exemples :
Au Café du Faubourg, un homme entre sans un bonjour et demande au barman :
-Vous avez le code ouifi ?
-Y en a pas.
Le type lui tourne le dos sans un merci et s’apprête à sortir quand le barman le rappelle pour lui dire que si c’est la ouifi qu’il cherche, on l’a, mais qu’il n’y a pas de code, puis il se tourne vers moi et d’un regard me fait part de son exaspération.
Au Bistrot d’Edmond, la barmaid découvre les trois pièces de cinq centimes qu’un consommateur lui a laissées. Excédée, elle les jette dans la caisse et me dit : « C’est une insulte, je préfère qu’on ne me laisse pas de pourboire. »
                                                                  *
Trouvé à Paris, ce mercredi, l’édition par l’Age d’Homme de Gatsby le Magnifique dans la traduction nouvelle de Michel Viel avec à l’intérieur un papillon (comme on dit au Québec) : « Avec les compliments de Jean-Pierre Lecoq, Maire du 6e arrondissement de Paris & Andonia Dimitijevic, Directrice des Editions l’Age d’Homme. Bonne et heureuse année 2014 ». Un cadeau arrivé tardivement.