Exposition Dessins d’enfants (1936-1941) au Musée National de l’Education

25 août 2025


Soustraire un quart d’heure au soleil revenu, c’est ce que je fais ce dimanche après-midi en entrant au Musée National de l’Education, rue Eau-de-Robec. Il s’agit de voir l’exposition Dessins d’enfants (1936-1941).
La jeune personne à l’accueil du Munaé me demande mon code postal et je pénètre dans la petite salle du rez-de-chaussée où sont affichés dans une demi-pénombre des dessins réalisés entre mil neuf cent trente-six et mil neuf cent quarante et un par des « jeunes filles parisiennes de quatorze à seize ans » élèves de Cours Complémentaire.
Leur professeure, Adrienne Jouclard, également artiste peintre, permettait à ses élèves de dessiner leur vie quotidienne. Aux dessins de comptines, de jeux de récréation, de commémorations succèdent ceux des événements des premières années de la Deuxième Guerre Mondiale, la mobilisation générale, la « drôle de guerre », l’exode, le retour avec le passage de la ligne de démarcation, les files d’attente devant les magasins et les difficultés de ravitaillement auxquelles sont confrontées les mères de famille.
Mères de famille qu’elles seraient bientôt. Car ce qui était promis à ces jeunes filles dans ce Cours Complémentaire où elles apprenaient la couture, la cuisine et l’obéissance, c’était le mariage, l’enfermement domestique et l’enfantement.
Il y avait encore un Cours Complémentaire dans une annexe du Collège Ferdinand Buisson à Louviers quand j’y étais élève. Ces filles ne sortaient pas en recréation aux mêmes heures que nous. Je me souviens bien d’elles. La classe de Troisième donnait sur la cour. Toutes ces filles s’offraient à nos regards en s’alignant le long du mur face à nos fenêtres du premier étage. Elles ouvraient leurs blouses pour nous montrer leurs jambes dévoilées par leurs minijupes. Une jolie rousse m’inspirait de coupables pensées.