Exposition Tomi Ungerer (L’Excès) à la Galerie Vallois

26 avril 2019


Ce mercredi, à Paris, après avoir fureté comme à l’accoutumée dans les rayonnages du Book-Off de Ledru-Rollin et n’y avoir dépensé que quatre euros, je prends le bus Quatre-Vingt-Six qui mène au Quartier Latin. Les nerfs du chauffeur sont mis à rude épreuve par les travaux de la place de la Bastille. Ses ding ding ding contre les automobilistes coincés empiétant sur sa voie sont de peu d’efficacité. N’étant pas pressé, je reste calme.
Je descends à Odéon et marche en direction de la rue de la Seine. Au numéro trente-six, et en retrait, se tient la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois dont l’enseigne luit. M’y amène une exposition consacrée à certaines œuvres de Tomi Ungerer et nommée L’Excès ou Overdose. J’en pousse la porte et suis salué par la maîtresse des lieux.
Sont montrés là des dessins de la série The Party dans laquelle Ungerer se moque des participant(e)s aux soirées new-yorkaises où le traînait sa femme d’alors. On y voit aussi des collages (ou dessins collages) plus récents, dont beaucoup sont cruels pour l’être humain. Quelques sculptures ou assemblages complètent l’ensemble. Leur férocité me comble : porte à barreaux miroir, guillotinée portant sa tête dans un panier, poupées nues en bocaux dans du formol. Que d’idées avait cet homme, me dis-je, tandis qu’arrive une femme venue spécialement de Norvège pour autre chose ; elle représente des collectionneurs de Nouveaux Réalistes et est traitée avec la déférence que nécessite une transaction potentielle.
Par la rue Saint-André-des-Arts, je rejoins Saint-Michel d’où je jette un œil à cette malheureuse Cathédrale puis entre au restaurant La Cochonnaille, rue de la Harpe, à midi pile, où Nostalgie m’apprend la mort de Dick Rivers, d’un cancer, à soixante-quatorze ans, le jour de son anniversaire.
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Cette semaine sont rediffusés les A voix nue de Tomi Ungerer sur France Cul avec ce mercredi soir un focus sur l’œuvre érotique qu’il me sera loisible d’écouter à mon retour.