Expositions Chen Zhen Karel Appel Claude Rutault au Centre Pompidou

4 décembre 2015


Pas d’attente à l’extérieur à l’heure où j’arrive au Centre Pompidou ce mercredi. Une voiture de police stationne désormais devant, dont il ne faudrait pas confondre les occupants avec les saltimbanques qu’on trouve habituellement sur la piazza. Une structure architecturale destinée à protéger du froid les fouilleurs et fouilleuses de sacs a été hardiment ajoutée au bâtiment de Renzo Piano, Richard Rogers et Gianfranco Franchini.
La chenille m’emmène aux étages des collections permanentes où sont proposées des expositions temporaires. Je vais d’abord voir au cinquième l’installation de Chen Zhen, Beyond the Vulnerability, une œuvre réalisée après un séjour dans les favelas de Salvador de Bahia, constituée de fragiles maisons faites en bougies colorées. Tout cela protégé par un fil métallique l’entourant ; c’est prudent car ça donne envie de toucher et même d’y goûter.
Descendu au quatrième, je passe un certain temps parmi les quatre-vingt-cinq peintures sur papier expressionnistes et colorées de Karel Appel, membre fondateur de CoBrA, prêtées par sa Fondation. Les deux intitulés Homme et animal sont louches à souhait, montrant le second sur le corps nu du premier, occupé à on ne sait quoi.
Dans les salles en face est montrée D’où je viens où j’en suis où je vais, une exposition donation de Claude Rutault, lequel en mil neuf cent soixante-treize décida que ses toiles auraient la même couleur que les murs d’exposition, une idée qui aurait pu en rester au stade de l’idée, le tableau jaune sur le mur jaune, ça me laisse indifférent.
Sorti de là, j’emprunte la ligne Quatorze pour me rapprocher du Book-Off de l’Opéra puis attends le train du retour Chez Léon où l’habituelle clientèle de comptoir est au complet. S’y ajoute un homme à lunettes noires qui veut absolument que l’ancienne patronne lui dise bonjour. Il insiste lourdement jusqu’à ce que la fille de la vieille dame intervienne :
-Vous avez grossi, elle vous reconnaît pas.
Ça lui ferme le clapet.
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Dans le train du retour, je lis Basse Fidélité de Philippe Dumez (Le Mot et le Reste), édition revue et augmentée de l’épuisé 39 ans ½ pour tous (In My Bed) que j’ai évoqué dans ce Journal le vingt-deux décembre deux mille quatorze.
L’une des additions :
Je me souviens de la proposition formulée par mon couple d’amis suédois ; Guillaume et Johanna : aller applaudir en leur compagnie les Vêpres de la Vierge de Claudio Monteverdi interprétées sur des instruments d’époque dans une église futuriste. Je suis juste un peu déçu que, à la sortie, des CD-R de Monteverdi ne soient pas vendus à la sauvette.