Faire un enfant avec Marie-Antoinette et Louis le Seizième

8 août 2025


Un livre lourd et volumineux, Correspondance de Marie-Antoinette, qu’en conséquence j’ai lu sur le banc du jardin le soir venu.
On sait comment la malheureuse a fini. Ses débuts m’ont fort intéressé. Marie-Antoinette, Archiduchesse d’Autriche, a quatorze ans quand elle arrive en France en mil sept cent soixante-dix pour épouser le Dauphin qui deviendra Roi le dix mai mil sept cent soixante-quatorze à la mort de son grand-père, Louis le Quinzième.
Le premier devoir de cette jeune Marie-Antoinette est de donner un héritier à son mari et à la France. Elle en a très envie mais lui, pendant des années, ne sait comment s’y prendre. Au point qu’un jour de mil sept cent soixante-dix-sept, Joseph, frère d’icelle, vient à Paris pour s’en mêler. Ce qu’il raconte dans une lettre à un autre frère, Léopold :
Dans son lit, il a des érections fort bien conditionnées, dit-il. Il introduit le membre, reste là sans se remuer, deux minutes peut-être, se retire sans jamais décharger, toujours bandant et souhaite le bonsoir. Cela ne se comprend pas, car avec cela, il a parfois des pollutions nocturnes mais en place, ni en faisant l’œuvre jamais. Et il est content, disant tout bonnement qu’il ne faisait cela que par devoir et qu’il n’y avait aucun goût. Ah ! si j’aurais pu être présent une fois, je l’aurais bien arrangé. Il faudrait le fouetter pour le faire décharger de foutre comme les ânes. Ma sœur avec cela a peu de tempérament et ils sont tous deux francs maladroits ensemble.
Cette visite débloque les choses, comme le raconte Marie-Antoinette à sa mère Marie-Thérèse, le dix-neuf août mil sept cent soixante-dix-sept :
Pour ce qui regarde mon état, il est malheureusement toujours le même, ce qui fait que je n’en importune pas ma chère maman. Mais je n’en désespère pourtant pas, car il y a pourtant un petit mieux, qui est que le roi a plus d’empressement qu’il n’en avait, et c’est beaucoup pour lui.
Ce qu’elle confirme le trente août, dans une nouvelle lettre c’est à sa mère :
Je suis dans le bonheur le plus essentiel pour toute ma vie. Il y a déjà plus de huit jours que mon mariage est parfaitement consommé. L’épreuve a été réitérée, et encore hier plus complètement que la première fois. J’avais pensé d’abord envoyer un courrier à ma chère maman. J’ai eu peur que cela ne fit évènement et propos. J’avoue aussi que je voulais être tout à fait sûre de mon fait. Je ne crois pas être grosse encore, mais au moins, j’ai l’espérance de pouvoir l’être d’un moment à l’autre.
Le dix-neuf décembre mil sept cent soixante-dix-sept, elle écrit à la même :
J’espérais, il y a quatre jours, que le courrier porterait à ma chère maman la nouvelle de ma grossesse. Depuis le retour de Fontainebleau, le roi a couché habituellement avec moi et a très souvent rempli tous les devoirs de véritable mari. Mes règles sont revenues hier, j’en suis bien fâchée, mais à la manière dont le roi est et vit actuellement avec moi, j’ai grande confiance qu’avant peu je n’aurai plus rien à désirer. 
Le dix-neuf avril mil sept cent soixante-dix-huit, Marie-Antoinette peut enfin annoncer à sa chère maman qu’elle est enfin enceinte :
Je n’ai jamais eu de retard, et au contraire toujours quelque avance. Au mois de mars, j’ai eu, le 3, mes règles. Nous voici au 19, et il n’est question de rien.
Elle donne naissance à une fille. Éprouvée par l’accouchement, elle déclare au Roi qu’elle ne tient pas à reprendre la vie conjugale avant plusieurs mois. Il y a aussi que la Reine a tenté de retenir à Versailles le séduisant comte suédois Axel de Fersen dont elle est tombée amoureuse.