Gaëdic Chambrier et The Experimental Tropic Blues Band aux Terrasses du Jeudi

9 juillet 2018


Comme chaque juillet depuis dix-huit ans, revoici Les Terrasses du Jeudi, ces concerts gratuits dont certains se tiennent devant des cafés. Pour cette première session, faute de meilleure inspiration, je me trouve une place à l’ombre près de la Brasserie Paul. A dix-huit heures, avec pour fond de scène la Cathédrale, arrive un dénommé Gaëdic Chambrier (ses parents devaient lire l’Agrippine de Claire Bretécher) « salué par les pointures de la folk française (Dan Ar Braz, Malicorne…) », dixit le livret rédigé par les responsables de la programmation (Le Kalif). Lui et ses musiciens commencent par ce qui s’apparente à de la musique américaine puis ils vont du côté de la musique africaine, bref ça part dans tous les sens et a un petit aspect amateur, encore plus à la fin quand il invite à monter sur scène un chanteur qui en fait des tonnes.
J’ai le temps de lire un moment au jardin avant de me diriger vers Le Trois Pièces. Là, je trouve un lampadaire contre lequel m’appuyer. Le fond de scène est l’abbatiale Saint-Ouen. A vingt heures quarante-cinq s’installent trois musiciens venus de Liège. Il s’agit de The Experimental Tropic Blues Band qui, l’an dernier, a fait l’objet d’un film intitulé Spit’n’Split. Rien à voir avec les bricoleurs de tout à l’heure, ces trois-là sont des pros qui jouent ensemble depuis bientôt vingt ans, ce que ne dénonce pas leur physique. Cela commence comme du rock bien costaud puis tourne au délire surréaliste à la Belge, confirmant les propos du Kalif : « un mélange barbare de sorcellerie psychobilly et de garage-punk survitaminé ». Cette musique me sied comme à l’ensemble du public, lequel est de plus en plus remuant devant. Les trois gars sont contents d’être à Rouen pour le premier concert de leur tournée française. Vers la fin, le guitariste cède son instrument à un spectateur prénommé Jérôme pour qui c’est la minute de gloire tandis que lui descend chanter au milieu du public. Pour terminer, c’est un morceau sans guitare, une reprise des Cramps.
Et comme toujours l’inénarrable photographe officiel papillonne autour des artistes, mini-vélo, chouigne-gomme et bouchons d’oreille fournis par l’organisation.
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Au restaurant japonais :
-Non, je n’ai pas dit qu’elle était désagréable. J’ai juste dit qu’elle ne disait pas bonjour et qu’elle faisait des coups en douce.
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Rue Eau-de-Robec, une Anglaise au téléphone :
-Do you love me ?