Hésitant au restaurant sino-japonais de la rue Verte

6 novembre 2017


Affluence vendredi midi chez Sushi Tokyo, le restaurant japonais (et chinois) de la rue Verte. Parmi les clients, un couple de quinquagénaires bourgeois et leur petit-fils victime de la mode. La grand-mère le déclare âgé de neuf ans pour bénéficier du prix réduit au buffet à volonté. Il doit avoir plus.
Au milieu du repas, cette grand-mère pose son sac à main sur ses genoux. Elle l’ouvre et rabat les bords d’un plastique glissé à l’intérieur, dans lequel elle met des sushis et des makis. Un peu plus tard, elle récidive. Le grand-père fait semblant de ne rien voir. Le petit-fils n’a pas l’air surpris, ce n’est donc pas la première fois que sa mère-grand procède ainsi.
Entre la part de moi-même qui trouve dégueulasses ces riches qui volent aux dépens de personnes qui s’épuisent au travail et celle qui trouve moche de cafter, le débat est intense. Tenté de dénoncer la bourgeoise, je ne m’y résous pas 
Néanmoins, le trio parti, je signale le fait à la serveuse.
                                                          *
Que vois-je ce vendredi soir, place de la Calende? Le libraire d’A Juste Titre, la bouquinerie de la rue Thouret, ouvrant la boîte à livres et partant avec l’un. Il n’y a pas de petit profit (comme dit Madame Michu).
                                                          *
Un livre lu qui ne me laissera pas grand souvenir : Chemins aux vents de Pierre Sansot (Manuels Payot). Quand même ceci :
La station-service a le pouvoir de contaminer les produits qu’on y expose, car ils y perdent leur vertu originelle. Les bourgognes, les rosés de Provence, les buzets, les vins du terroir (quelle expression racoleuse et suspecte) ne flattent plus notre goût. Le cassoulet n’est plus le cassoulet, c’est dire que la partie est perdue.