Le Son du Cor vu par Michel Bussi

14 janvier 2023


Le chapitre dix de Mourir sur Seine, troisième roman de Michel Bussi, datant de deux mille huit, a pour décor Le Son du Cor. L’un des deux patrons de ce sympathique café que je fréquente assidument aux beaux jours vient de le découvrir et s’en réjouit sur le réseau social Effe Bé.
Ce chapitre dix commence comme ça :
Assise à la terrasse du bar Le son du cor, Maline hésita à commander à nouveau un café. Après le Red Bull et le café chez son rédacteur en chef, elle allait finir par se transformer en pile électrique. Pourtant, lorsque le serveur du bar vint prendre la commande, elle s’entendit tout de même réclamer, presque malgré elle, un expresso.
Qu’écrit ensuite Bussi ?
La rue Eau-de-Robec, sous le soleil du matin, se réveillait.
Les magasins branchés des maisons à colombages colorés commençaient à ouvrir leurs volets.
Maline laissa le soleil naissant chauffer ses bras et ses jambes, s’abandonnant quelques instants, la tête en arrière, les yeux fermés.
Il montre ainsi, par trois fois, qu’il ignore que l’endroit n’ouvre qu’à midi, l’heure à laquelle j’arrive, obligeant le personnel à se mettre au boulot.
                                                             *
Cette page de Michel Bussi est la première que je lis (il n’y en aura sûrement pas d’autres). Comme il écrivait mal en deux mille huit. Peut-être a-t-il fait des progrès depuis.
Impossible pour moi de le lire sans le corriger :
Maline hésita à commander à nouveau un café.
Maline hésita à boire à nouveau un café. (On ne peut pas écrire « commander à nouveau » alors qu’elle n’a encore rien commandé.)
Pourtant lorsque le serveur du bar vint prendre la commande, elle s’entendit tout de même réclamer, presque malgré elle, un expresso.
Pourtant lorsque le serveur du bar vint prendre la commande, elle s’entendit réclamer un expresso. (« Tout de même » et  « presque malgré elle » sont redondants.)
Ajoutons le lourdingue elle allait finir par se transformer facilement simplifiable.
                                                              *
Dans cette page de début de chapitre, Michel Bussi écrit aussi :
Quelques enfants s’amusaient avec le courant de la petite rivière canalisée.
Ce qui coule rue Eau-de-Robec n’est pas une « petite rivière canalisée » mais de l’eau en circuit fermé.
                                                              *
Les magasins branchés des maisons à colombages colorés commençaient à ouvrir leurs volets.
On est en deux mille huit, l’adjectif « branché » l’atteste, mais je ne me souviens pas de ces magasins à volets. En revanche, il y avait dans cette rue un sexe-chope, une friperie et une boucherie. Maintenant, il n’y a quasiment que des restaurants.