Le soir où « on » a perdu en finale

12 juillet 2016


Lisant ce dimanche soir sur les réseaux sociaux quelques messages affolés de personnes rêvant d’un refuge à la campagne ou dans un blockhaus, je me dis que je ne suis pas le seul à redouter « le match ».
L’heure venue, je suis un peu rassuré sur ma tranquillité car tout le voisinage est en ville pour la finale de cet Euro de foute. Rien ne bouge ni ne se fait entendre dans la copropriété. Dès que je me mets au lit, je m’endors.
Je suis réveillé par des bruits de pétards. Rien de comparable au vacarme de jeudi dernier. J’en conclus qu’« on » a perdu et que ça ne se crie pas sur les toits.
Celui d’un bus rouennais a servi d’estrade à ceux qui criaient victoire l’autre jour près du O’Kallaghan's, raison pour laquelle aujourd’hui les bus et le métro ne roulent déjà plus.
Beaucoup parmi les dizaines de milliers de patriotes parqués dans la zone de fanitude de la presqu’île de Waddington, où cette pauvre Zazie a dû faire son concert à dix-neuf heures comme une débutante, vont rentrer à pied en faisant la tronche, à moins qu’ils ne préfèrent se jeter dans la Seine.
Et le drapeau tricolore, j’en fais quoi ? Mets-le dans ta culotte. Tu le ressortiras pour les Jihaux.
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Loin heureusement, au Brésil, les prochains Jeux Olympiques, création de ce Pierre de Coubertin, qui, en mil neuf cent treize, écrivait dans ses Essais de psychologie sportive : « Les sports ont fait fleurir toutes les qualités qui servent à la guerre: insouciance, belle-humeur, accoutumance à l’imprévu, notion exacte de l’effort à faire sans dépenser des forces inutiles. »