Me contentant des notes passant par ma fenêtre pour la Fête de la Musique

22 juin 2016


Ce mardi après-midi, fenêtre ouverte malgré la pluie intermittente, je profite de la musique jazzy de musiciens installés à l’abri rue Saint-Nicolas mais le soir venu, je reste à la maison, content d’être hors de portée de la musique électrifiée. Les raisons ne manquent pas pour que je me dispense de sortir à l’occasion de cette Fête de la Musique, le mauvais temps, la perspective de ne pas faire de découverte excitante et surtout sa concordance avec la compétition qui offre la ville aux fanatisés du foute, lesquels renforceront la propension qu’a l’évènement musical à se transformer en Fête de la Bière.
L’autre après-midi, à la terrasse du Son du Cor, un des rares jours où l’auvent n’était pas baissé pour cause de pluie, côtoyant six jeunes hommes entre vingt et trente ans, des musiciens à idées gauchistes qui le soir avaient tous le projet de regarder le match, je me demandais s’il existe encore des mâles de cet âge à n’en rien avoir à cirer du foute.
Quand j’étais moi-même jeune et contestataire, aucun de mes semblables n’aurait passé la soirée devant un match de foute. Nul n’en parlait. Cela n’intéressait personne.
Aujourd’hui, les jeunes rêveurs de révolution sont infectés par le virus. C’est dire que la société qu’ils fantasment ne serait pas à l’abri du foute sur écran plat que l’on regarde en bande bruyante et donc pas davantage pour moi que l’actuelle.
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Deux hommes au Son du Cor.
L’un :
-Avant, des couteaux, j’en avais deux. Je m’en suis fait piquer un par ma mère, l’autre par les flics.
L’autre :
-Moi, j’ai mes quatre-vingt-douze kilos et mes poings.
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Deux femmes au Son du Cor.
L’une :
-Moi, j’ai pris des menottes et de l’huile chauffante.
L’autre ne se dévoile pas.