Nouveau coup de vent

27 février 2024


Une sorte de tempête sans nom souffle sur la ville ce lundi après-midi. Vers Le Havre les trains sont bloqués par une chute d’arbre. Au Socrate, où je lis Correspondance d’Auguste Perret et Marie Dormoy, les joues sont bien accrochées.
Néanmoins, les lycéen(ne)s, nouvellement en vacances, ne se risquent pas en terrasse. Pas très loin de moi, un quatuor, deux filles deux garçons, jouent aux cartes. Ils sont rejoints par un autre, des garçons qui restent debout autour d’eux.
-Vous vous installez à quelle table les garçons ? leur demande le serveur.
-On dit seulement bonjour, lui répond l’un.
-Ce n’est pas possible, quand on entre ici c’est pour boire quelque chose.
Ils se dirigent vers la sortie en traînant les pieds.
Le serveur les achève d’un « Vous vous parlerez sur Snap, »
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Elle a quinze ans. Un jour elle croise une fugueuse qui a son âge, lui propose de passer la nuit dans le garage de ses parents où se trouve un canapé et où elle lui apportera à manger.
Elle a quarante-cinq ans et une fille de quinze ans. C’est une autre ou peut-être la même trente ans plus tard. Un jour elle croise une fugueuse qui a l’âge de sa fille et appelle la Police.
Ce n’est pas du cinéma. Ou peut-être que si.
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« Dans les chansons aussi, des adultes vivaient avec de trop jeunes filles… », réalise soudain France Info. La radio qui vient d’ouvrir les oreilles cite évidemment Gainsbourg mais aussi Aznavour, Antoine, Moustaki, Brassens, et même Sardou. Il y en avait d’autres.
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Je m’attends à ce que les critiques littéraires ouvrent bientôt les yeux et nous donnent la liste des livres à retirer des bibliothèques privées et publiques.