Paris, premier jour, expositions Walker Evans et Ross Lovegrove au Centre Pompidou

4 mai 2017


Il pleut lorsque j’arrive à Paris ce mercredi matin avec ma valise à roulettes. Je la tire jusqu’à la place des Augustins où la Jeanne fait la fière sur son cheval devant une palissade couverte de slogans anti F-Haine. C’est tout près de là que j’ai rendez-vous avec celle qui court toujours et partout. Elle arrive à la bourre et me confie la clé de son appartement. Je retourne à la gare Saint-Lazare pour prendre le métro Douze, en descends à Jules Joffrin et continue à pied jusqu’à mon logement provisoire.
Délesté, je rejoins le Book-Off de Saint-Antoine. On y entend un cédé de Cali qui lors de son dernier passage à Rouen est reparti avec un livre de ma bibliothèque. Je n’achète que deux petits livres afin de laisser de la place à ceux que je trouverai peut-être en fin de semaine dans les vide greniers. C’est au Péhemmu chinois d’à côté que je déjeune du confit de canard qui fait mon bonheur. N’y mangent que des solitaires, dont un que je croise dans tous les lieux où l’on vend des livres d’occasion. Petit sexagénaire barbu, de profil il ressemble à Popeye et mange ses tagliatelles d’une manière qui n’incite pas à faire sa connaissance.
Bien qu’il pleuvouille toujours, je rejoins Beaubourg à pied. Du sixième étage du Centre Pompidou, je fais une photo de Paris gris puis j’entre dans la vaste exposition des photos de Walker Evans. Leur taille varie du timbre-poste de collection à la feuille de papier A Cinq. Il faudrait se coller dessus pour les bien regarder, ce qui me soûle. En dix minutes j’ai parcouru le labyrinthe. Redescendu, je visite l’exposition consacrée au disagneur Ross Lovegrove, de bien beaux objets, dont la Twin’Z, un prototype de voiture électrique Renault.
Ayant rejoint le dix-huitième arrondissement, j’y lis un moment au café Dionis, rue Letort, un endroit sympathique dont la clientèle, mélangée et décontractée, est constituée d’habitué(e)s du quartier. Le café en salle est à un euro cinquante. Je n’en connais pas d’autre à ce prix à Paris.
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Une gardienne du Centre Pompidou à l’un de ses collègues à propos d’un autre :
-Je crois qu’il me fait la gueule.
-Ah bon, pourquoi ?
-Parce que je lui ai dit ce que je pensais de lui : qu’il était chiant.
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L’un des deux livres de Book-Off : Wasabi de l’Argentin Alan Pauls (Titres/Christian Bourgois), acheté parce que l’action au début se passe à Saint-Nazaire où j’ai prévu d’être à partir du quinze mai.
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L’ami Georges qui reçoit dans son Hôtel de l’Europe moult artistes de passage à Rouen a pour habitude de leur demander avant leur venue ce qu’ils aimeraient trouver dans leur chambre. Cali lui ayant répondu : « Un livre de poésie », il appela à l’aide.
Je fus le premier à répondre et lui portais deux heures plus tard Le Guetteur mélancolique suivi de poèmes retrouvés de Guillaume Apollinaire (Poésie/Gallimard).
-Je te le rendrai après, me dit-il en m’offrant un café.
-Si Cali a envie de l’emporter, je le lui offre, lui répondis-je.
Ainsi fut-il.