Passion selon Saint-Jean à l’Opéra de Rouen

18 avril 2018


J’ai place en deuxième rangée de corbeille, ce dimanche après-midi, pour l’oratorio de Johann Sebastian Bach Passion selon Saint Jean. Sur scène, dans la pénombre, les instruments et les pupitres sont dominés par une grande croix blanche. La première ligne du livret programme me fait bouillir intérieurement : « Qu’est-ce que la vérité religieuse ? » Pire qu’un oxymore.
Deux heures quinze sans entracte, soupire-t-on derrière moi. Eh oui, ce n’est pas un abrégé du Bach. On y a même ajouté en ouverture There is no love that doesn’t pierce the hands and feet, le prologue d’And You Must Suffer d’Annelies Van Parys et entre les deux parties l’Apocalypse arabe de Samir Odeh-Tamimi.
Passion selon Saint-Jean est un spectacle de la catégorie contes et légendes. J’en connais l’histoire, aussi puis-je me concentrer sur la musique jouée par le B’Rock Orchestra dirigé par Andreas Spering, sur le chant des solistes et du Cappella Amsterdam, sur la mise en espace de Pierre Audi, sur la mise en lumière de Peter Quasters et sur la projection des images de Wim Delvoye. A la fin, je peux dire que j’ai passé un bon dimanche après-midi.
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Principale préoccupation de beaucoup des spectateurs de l’Opéra de Rouen : la durée du spectacle. Plus c’est court, plus ça leur va. Leur désir quand ils sortent (comme on dit) : rentrer chez eux le plus vite possible.