Péripéties de voisinage

29 octobre 2015


Alors qu’au lit tôt, ce mardi soir, je lis On couche toujours avec des morts de Ludovic Perrin (Gallimard), une biographie au style alambiqué (cela se veut littéraire) de Léo Ferré, centrée sur sa relation pathologique avec Pépée, je suis alarmé par des coups sourds côté jardin, qui semblent donnés contre le mur de l’appartement voisin.
J’en ai confirmation quand je pousse le rideau, découvrant une équipe de Pompiers qui tente de savoir si la voisine du premier étage, hospitalisée il y a quelques semaines, aurait pu faire un nouveau malaise.
-Elle est toujours là le soir, leur dit l’une de voisines à chiens, elle ne sort jamais.
Après avoir regardé dans les pièces à l’aide d’une lampe, les Pompiers décident de casser un carreau. L’un d’eux ouvre la fenêtre de l’intérieur, entre et constate qu’il n’y a personne.
-On va laisser un avis de passage dans sa boîte à lettres, indique-t-il.
                                                                *
Dans l’après-midi de ce mardi, rentrant du Son du Cor, je me suis embrouillé avec une jeune invitée des voisines à chiens, laquelle passait le carcheur sur les pavés autour du jardin et avait inondé ma moquette d’eau sale.
-Si vous nettoyiez devant votre porte, ça ne serait pas arrivé, a osé me dire cette donzelle.
Dans la ruelle, avant de rentrer, j’ai aperçu la voisine portée disparue, bizarrement sans manteau, s’éloignant vers la rue Saint-Romain. Peut-être fuyait-elle le bruit du carcheur.