Premier café en terrasse de l’année deux mille vingt-trois

18 mars 2023


Du soleil ce jeudi vers treize heures et une température suffisamment douce pour tenter le premier café en terrasse de l’année deux mille vingt-trois. Je mets le cap sur celle du Sacre. Elle est balayée par un léger vent frais. Qu’importe, je m’y installe pour terminer ma lecture d’après-midi : Cave de Thomas Clerc. Autour de moi sont des jeunes gens qui picolent un peu. C’est un des signes distinctifs de l’endroit.
J’ai en face la vitre du défunt Rêve de l’Escalier décorée après fermeture par Gaspard Lieb, artiste de rue. Son dessin est partiellement recouvert par une affiche autocollante appelant à la location de ce local commercial. Depuis un peu plus d’un mois et demi que cette case est vide, elle ne semble séduire personne. Question de loyer demandé peut-être.
Peu à peu la terrasse se vide, la faute au ciel qui se voile. Moi-même, sitôt arrivé à l’extrémité de Cave, je remballe mes affaires et entre payer en évitant de me faire transpercer par les fléchettes que lancent vers la cible une femme et un homme qui n’en sont pas à leur premier verre. Un euro cinquante le café, comme l’an passé.
Rentré, j’apprends que ce pétochard de Macron a obligé sa Première Ministre à faire usage du Quarante-Neuf Trois pour l’adoption de son texte reculant l’âge de la retraite que refuse une grosse majorité de la population. Cette contre-réforme est adoptée sous sa forme engraissée par les amendements de certains Les Républicains. En conséquence, le mécontentement des opposant(e)s monte d’un cran.
Le soir venu, des violences ont lieu dans certaines villes. Sur une affiche, je ne sais où, « Macron fumier, on va te composter ».
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Etrange livre que Cave de Thomas Clerc. Ayant découvert que dans Intérieur, sa description méticuleuse de l’appartement parisien qu’il allait quitter, il avait oublié la cave, il y descend. C’est le point du départ d’un délire contrôlé sur sa vie sexuelle qui laisse à désirer et sur ses fantasmes. Mon intérêt fut relatif, ma lecture en diagonale. Ce livre que j’étais content d’avoir acheté deux euros au Marché d’Aligre m’a globalement déçu.
Quand même, par deux fois, page cent trente-cinq et page deux cent cinquante et un, l’évocation de son ami Edouard Levé.
Et ceci :
Dans le porno, l’homme ne conquiert jamais ; il a son manger tout prêt.
Le corps des filles est à tomber, mais accessible à d’aberrantes conditions, à certaines heures, comme les musées italiens.