Quand Notre-Dame de Rouen pleure Notre-Dame de Paris

18 avril 2019


Il est vingt et une heures ce lundi quinze avril quand le carillon de Notre-Dame de Rouen emplit l’espace sonore de sa tristesse. Depuis plus de deux heures, Notre-Dame de Paris est en feu.
La flèche a chu perçant la voûte. La charpente aux vingt hectares de chêne est presque entièrement détruite. On est inquiet pour les beffrois. Tout peut s’écrouler.
Je reste à regarder ces images désolantes jusqu’à ce que les nouvelles soient rassurantes. Les tours jumelles resteront debout.
Le plus probable, c’est que les travaux en cours sur la flèche sont la cause de l’incendie. La flèche de la Cathédrale de Rouen, plus haute que celle de la Cathédrale de Paris, est échafaudée pour la même raison et pour des années. Les ouvriers y ont travaillé tout l’été dernier. En ce moment, ils semblent ne pas y être. Ils reviendront. Si le feu s’y mettait et que la flèche chavirait, j’ai l’impression qu’elle pourrait atteindre mon logis.
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Chez les Gilets Jaunes, ceux qui accusent Macron d’avoir organisé l’attentat de Strasbourg puis l’explosion d’une boulangerie parisienne pour nuire au retentissement médiatique de leurs déambulations du samedi vont maintenant l’accuser d’avoir mis le feu pour obtenir un sursis avant de présenter ses conclusions. Cet incendie qui démarre juste avant sa prise de parole, « comme par hasard ».
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Quand même Paris a bien morflé ces derniers temps. D’abord les attentats islamistes, puis les exactions des Jaunes et de leurs alliés en noir, maintenant l’incendie de sa Cathédrale.
Je n’y suis entré qu’une fois, bien accompagné.
Si, comme disent certains, la reconstruction prend des décennies, je n’aurai pas l’occasion d’y retourner.
Si, comme disent d’autres, cela ne prend que dix ans, peut-être serai-je là pour voir la fin des travaux.
Si, comme dit un autre, on va faire ça en cinq ans, ah ah ah…
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Et comme on pouvait s’y attendre, le chœur des bonnes âmes s’épanche : Et pourquoi qu’on trouve tant d’argent pour Notre-Dame de Paris et pourquoi qu’on n’en a pas pour les Misérables, gna gna gna…