Rétrospective César au Centre Pompidou

26 janvier 2018


Sorti de chez New New mercredi vers treize heures, je n’ai à subir aucune attente pour entrer au Centre Pompidou et pas davantage au sixième étage pour passer le contrôle de l’exposition rétrospective consacrée à César Baldaccini, dit César, le bien connu sculpteur. Deux mille dix-huit marque le vingtième anniversaire de la mort de celui qui naquit dans le quartier de la Belle de Mai à Marseille et arrêta l’école à l’âge de douze ans (il fut néanmoins élève des Beaux-Arts avant la Deuxième Guerre).
Bernard Blistène, commissaire, et Laurence Le Bris, architecte scénographe, ont eu la bonne idée de se passer de cloisons. Les œuvres, présentées de façon thématique et chronologique, sont toutes visibles en même temps sur le vaste plateau qui bénéficie de la meilleure vue sur la ville.
Cela commence par les fers soudés inspirés de González, Giacometti, Picasso et Germaine Richier et si souvent imités (une sorte de sosie de l’artiste en réalise à Rouen rue Damiette) puis viennent les compressions qui ont fait la renommée de l’artiste, les empreintes humaines (dont le fameux pouce), les expansions en mousse de polyuréthane et les enveloppages que je ne connaissais pas et m’intéressent ; des objets du quotidien, téléphone, ventilateur, machine à écrire, emprisonnées dans du plexiglas translucide après passage en étuve. On passe ensuite aux fontes de fer et aux dernières compressions. Les premières avaient pour objet des épaves, les ultimes sont faites avec des voitures neuves symbolisant la réussite financière de l’artiste. En hauteur, au-dessus de l’entrée, trois vidéos, pour une fois utiles et devant lesquelles la foule ne peut pas s’agglutiner, montrent César à l’œuvre (soudant, compressant, expansant).
Il y a suffisamment de monde dans cette rétrospective César. De longilignes jouvencelles arpentent les lieux pour le plaisir de mes yeux. L’une porte un souite Cheap Monday Stockholm. Des hommes, traînés là par leur femme, trouvent finalement ça presque aussi intéressant que le Mondial de l’Automobile. La jivaro Renault 977 VL 06 de mil neuf cent quatre-vingt-neuf les retient particulièrement, dont ils font photo. Un sexagénaire appelle une semblable via Skype et lui offre un panoramique de l’exposition. « T’es dans un magasin ? », lui demande-t-elle.
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Après Pompidou, je passe au second Book-Off où certains livres que je ne cherchais pas m’attendaient dans les rayonnages à un euro : Mariage en douce (Gary & Seberg) d’Ariane Chemin ( Equateurs), Un mois chez les filles de Maryse Choisy (Stock), Miettes de Philippe Artières (Verticales), Louis Jouvet, notes de cours d’Eliane Moch-Bicker (Librairie Théâtre)  et L’écrivain national de Serge Joncour (Flammarion), ce dernier avec un envoi de l’auteur à Sylvie Tanette « Amicalement » (cette dernière est journaliste et critique littéraire suisse).
Au rayon Beaux Livres de l’étage clignote un ouvrage que je destine à celle qui doit encore attendre cinq semaines avant d’en savoir plus.
-Je savais bien qu’il ne resterait pas cinq minutes en rayon, me dit la blonde employée à qui je paie.
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Comme les deux fois précédentes la bétaillère de dix-sept heures quarante-huit pour Rouen est « mise à quai tardivement » pour cause de « difficultés de préparation dans nos ateliers » mais cette fois quand la cheffe de bord annonce son « départ imminent », elle démarre illico.