Retrouvailles avec Rouen

5 juillet 2021


Un déjeuner dans mon restaurant japonais préféré où la sympathique gérante d’avant-guerre a été remplacée par un sympathique gérant, des cafés lecture en terrasse et sous l’auvent au Son du Cor et au Flo’s où le prix du noir breuvage est resté le même (un euro cinquante), un minimum de courses chez U Express, voilà à quoi se résument mes deux premiers jours de retrouvailles avec Rouen où je boude les concerts en mode dégradé des Terrasses du Jeudi.
Dimanche, pour boire un café entre deux averses je ne trouve rien d’autre que le Café de la Ville, un euro soixante-dix et l’eau dans un dé à coudre. Les serveurs portent le masque sous le menton même à l’intérieur. Les tables sont à moins d’un mètre l’une de l’autre et les chaises accolées. La radio Chérie pollue l’atmosphère. Je lis là comme je peux, mon attention retenue par une jolie lectrice brune en minirobe et aux seins libres à l’autre bout de la terrasse. Parfois, j’ai l’impression qu’elle lève les yeux sur moi. Tu te méprends, me dis-je. Quand je pars, nos regards se croisent. Je me garde bien d’aller vers elle.
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La municipalité de Rouen copie celle de Bordeaux avec une toute nouvelle Fête du Fleuve. Ce divertissement écolo-socialo-communiste fait office d’évènement culturel : « défilé de fanfares, spectacle sur l’eau, activités nautiques, concerts, pique-nique participatif, grand bal ».
Une Fête du Fleuve par un temps pourri, averses et ciel gris. Il aurait été plus judicieux d’organiser une Fête de la Flotte.
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Qu’est-ce qui lui prend au réseau social Effe Bé ? Je me retrouve bloqué pour une journée sans qu’on m’en donne la raison. Alors même que je n’ai pas publié d’image susceptible de choquer sa pudeur. Je peux contester cette décision mais, apprends-je après l’avoir fait, mon message ne sera pas lu.