Retrouvant Rouen après l’escapade dans le Massif Central

12 août 2014


Ce que c’est d’avoir pour élue locale une ancienne Ministre des Sports, le Jardin de l’Hôtel de Ville dont la pelouse est parfaite pour le farniente est maintenant doté de ces appareils à fatiguer, rameurs, simulateurs d'escaliers, faux vélos, que l’on trouve dans les salles dites de fitness, six en tout. Je les vois surtout utilisés le matin, par des hommes exclusivement, aucune femme ne se risquant à l’exhibition. L’après-midi, ils servent de perchoirs à branlotins.
Une pancarte explique l’intention : « Cet espace a été spécialement conçu pour vous permettre de faire du sport, d’entretenir votre forme et votre vitalité et de lutter contre le stress ! » mais ne peut passer sous silence le danger : « En cas de douleurs, stoppez immédiatement l’exercice et consultez votre médecin. Toute activité physique peut induire un risque pour la santé. Sachez réguler vos efforts. »
Cela me donne envie de m’allonger sur l’herbe tendre.
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Autre innovation rouennaise : la possibilité prochaine de louer certaines salles du Palais de Justice (anciennement Parlement de Normandie), et pas les moindres : celles des Pas Perdus, des Procureurs, des audiences solennelles et des Assises « pour l’organisation de manifestations culturelles ou artistiques, de colloques ou de forums, d’assemblées générales ou de dîners de gala », indique le Ministère de la Justice.
Ah, transformer la salle des Pas Perdus en boîte de nuit, jouer une parodie de procès dans la salle des Assises, tourner un clip vidéo dans la salle des Procureurs, organiser une orgie dans la salle des audiences solennelles !
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Rue des Bons Enfants, c’en est fini de Cheval Cheval, sympathique boutique « d’arts et créations alternatifs » aux horaires d’ouverture imprévisibles. Resteront quelques bons souvenirs de vernissages.
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Ce qui semble ne vouloir jamais finir, ce sont les cours de Michel Onfray à l’Université Populaire de Caen et leur retransmission en août, deux fois par jour, sur l’antenne de France Culture. Je ne connais rien de plus pénible à écouter après les émissions religieuses du dimanche matin.
(Ce donneur de leçons ignore que gageure se prononce gajure.)