Réveillon avec Léontine

26 décembre 2023


Lecture au lit du journal de Léontine de Metternich qu’a découvert dans un tiroir secret sa descendante Tatiana lorsqu’elle se préparait à fuir l’arrivée des troupes soviétiques en mil neuf cent quarante-cinq. Ecrit en français entre mil huit cent vingt-six et mil huit cent vingt-neuf, il a été publié en mil neuf cent quatre-vingt-onze par l’éditeur belge Duculot sous le titre Carnets viennois.
La troisième fille du Prince-Chancelier y narre sa vie de privilégiée, entre ses quatorze ans et ses dix-sept ans. Très proche de son frère aîné Victor, elle suit de près l’éventualité d’un mariage de celui-ci avec son amie Antoinette qui est un peu plus âgée qu’elle. Coup de théâtre Papa nous a fait venir ce matin et nous a annoncé son intention d’épouser Antoinette. Je me suis sentie comme foudroyée et ne savais plus si je rêvais ou si j’étais éveillée. Papa se mariant et avec Antoinette, non, je n’y survivrai pas… Bientôt tout s’arrange : Notre ménage avec Antoinette marche à merveille. Nous nous convenons très bien, et je ne puis assez dire comme elle est bonne pour moi. Victor se console avec la Marquise de Castries dont il a un enfant cependant que Metternich s’explique auprès d’un correspondant inconnu sur le choix d’une très jeune épouse après la mort de la mère de ses enfants: Ce que je voulais (…) une jeune personne qui jamais n’aurait la moindre prétention au rôle de mère de mes filles, mais bien simplement celle d’être leur sœur aînée, de leur prêcher l’exemple, de les consoler le plus possible dans leur abandon. Las, Antoinette meurt peu après avoir donné naissance à un enfant puis Victor décède de la tuberculose. Léontine cesse alors d’écrire.