Revoir Paris un mercredi (un)

7 novembre 2025


De la lumière au Métropole. Ce n’est pas ouvert. Un homme y fait le ménage. Ce café historique a échappé à la fermeture définitive. J’entre dans la Gare. Il s’agit de retrouver Paris le mercredi en prenant le sept heures vingt-deux. J’y voyage sans voisin et commence la lecture de Tour du monde en 80 jours de Jean Cocteau tandis que le jour se lève assez joliment. Je n’accroche pas au récit de voyage de Cocteau, ce remake du pari de Jules Verne raconté dans Paris Soir en mil neuf cent trente-six.
Le trajet en bus Vingt-Neuf dure un certain temps : travaux, embouteillages, obstacles divers. De la Bastille, je rejoins le Marché d’Aligre très fréquenté ce jour. Chez Émile, trois livres que j’aurais achetés si je ne les avais déjà. Chez Amine, rien pour moi. Je passe au Crédit à Bricoles où j’imprime le relevé mensuel de mes opérations, ce qui est possible dans toutes les régions de France sauf en Normandie puis au Camélia pour un café assis à deux euros vingt et avancer un peu en diagonale avec Cocteau.
À onze heures, j’entre chez Book-Off et le trouve identique à lui-même. Ma récolte de livres à un euro n’est pas négligeable : Du bruit dans Landerneau (dictionnaire des noms propres du parler commun) de Patrice Louis (Arléa), Guide triste de Paris d’Alfredo Bryce-Echenique (Métaillié), Morts ou vif de Jérôme Meizoz (Zoé), Dans tes pas de Guillaume de Fonclare (Stock), Fils de prolétaire de Philippe Herbet (Arléa) et Zénith-Hôtel d’Oscar Coop-Phane (Finitude) l’histoire d’une pute de rue.
Par le métro, je rejoins la place Sainte-Opportune et au Diable des Lombards. Avant d’y entrer, je regarde si ce qui figure sur l’ardoise me convient. C’est le cas. Je pousse la porte. « Votre table est prête », me dit l’aimable serveuse. Effectivement, elle y a déjà déposé une bouteille d’eau. Je choisis la quiche bœuf légumes et la saucisse au couteau aligot salade. C’est copieux et bon, toujours à quinze euros cinquante.
Mon repas terminé, comme les toilettes pour hommes sont démunies de verrou depuis des mois, j’entre dans celle des femmes et y vois quelque chose qui ne devrait pas être. « Il faut que je vous dise quelque chose », dis-je à la serveuse quand je paie. Elle s’approche et je lui raconte. Ça n’a pas l’air de l’étonner.