Rouen douzième

5 février 2019


Samedi dernier, au milieu de la nuit, en prolongement de la déambulation urbaine des Gilets Jaunes, quelques dizaines de personnes ont soustrait des pavés au parvis de la Cathédrale et les ont utilisés pour casser les vitrines de certaines boutiques de la rue du Gros. Ce pourquoi, ce samedi matin, Le Printemps et son voisin Hache et Aime disparaissent à leur tour derrière des panneaux de bois, augmentant l’air de désolation qu’a la ville depuis un mois.
Je suis à peine rentré chez moi que les Jaunes braillent déjà La Marseillaise en lançant des pétards rue Saint-Romain. Ils repassent dans l’autre sens un peu plus tard, puis je ne les entends plus.
En début d’après-midi, comme ils se livrent à leurs activités habituelles (construction de barricades, feu de poubelles, cassage de vitres des banques non protégées) dans l’autre moitié du centre ville, je peux sortir boire un café et lire dans un bar de la place Saint-Marc, un de ces établissement rouennais qui devrait s’appeler Faute De Mieux en comparaison du Tout Va bien et du Mieux Ici Qu’En Face de Dieppe.
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Jamais de voitures brûlées à Rouen, contrairement à Evreux où la semaine dernière deux sont parties en fumée (comme on dit). L’une appartenait à une femme habitant en périphérie venue à la Médiathèque (ignorant que celle-ci était fermée en raison de la présence des Jaunes), une petite voiture pas du tout neuve mais avec peu de kilomètres qui lui était nécessaire pour sortir de son isolement géographique et avec laquelle elle avait fait de nombreux trajets jusqu’à l’Hôpital pour y conduire son mari malade, jusqu’à ce qu’il meure, raison pour laquelle elle y était attachée affectivement. L’argent de l’assurance ne lui permettra pas de la remplacer.
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Un des Jaunes à la télé : « On manifeste pour la poursuite du mouvement ». Avec un tel mot d’ordre, cela peut n’avoir pas de fin.
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A Paris, la manifestation de la semaine est dirigée contre les violences policières dont elle dénonce les graves blessures conséquentes, lesquelles ne se seraient pas produites sans les violences de certains Jaunes ou de leurs associés (pour qu’un Policier fasse usage de ses armes, il faut lui en offrir l’occasion).
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Pendant que les Gilets Jaunes aident le R-Haine à prendre le pouvoir, Macron et ses Marcheurs font voter une loi qui permettrait à la femme aux cheveux jaunes d’interdire plus facilement à son opposition de manifester (cette loi dite anticasseurs n’aurait pas vu le jour sans les actions violentes).