Rouen, la ville aux cent mille masqué(e)s

21 août 2020


Ce jeudi, à sept heures et demie, je teste aller acheter son pain masqué. A l’aller et au retour, je ne croise personne. Si je vivais encore dans une ville où chacun est libre de décider de ce qui est bon pour lui, je n’aurais pas mis ce masque à cette heure en ce lieu mais Nicolas l’Infantilisateur en a décidé autrement.
Quand je ressors à huit heures pour faire des courses de survie chez U Express, il y a quelques individus dans les rues, dont la moitié ne porte pas le masque obligatoire ou le porte volontairement mal. Dans la supérette, pendant mon absence, le film plastique protégeant les caisses a été remplacé par des installations verre et métal, du solide, du durable, je pourrais même dire, du définitif. A croire que dans le commerce, le masque ne suffit pas.
En début d’après-midi, en terrasse au Son du Cor, dans une rue Eau-de-Robec assez fréquentée, surtout par des touristes à la recherche d’une table, je constate que là aussi le masque certains s’en passent.
Aucun uniforme n’étant présent pour faire respecter la loi locale, la décision de Nicolas l’Infantilisateur semble devoir s’inscrire dans la fiction du monde comme si.
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Comme son mentor, Fabius, était à la fois Laurent le Fabuleux et Laurent le Fabuliste, Mayer-Rossignol a une double personnalité : Nicolas l’Infantilisateur et Nicolas le Mégalo.
Ce dernier a décidé de créer chaque samedi soir rue des Boucheries Saint Ouen « la plus grande terrasse de France ».
La première a été un bide, comme l’a montré un reportage de France Trois Normandie, peu de tables sur fond de barrières et de voitures dans une atmosphère d’après pluie.
Malgré cette réalité, notre nouveau Maire répondait aux questions de la télé comme si c’était un succès. Sans porter de masque.