Depuis je ne sais combien de jours, le terrain de pétanque du Son du Cor ressemble à une pataugeoire. Il ne se passe quasiment pas de midi sans que la serveuse ne soit obligée de faire descendre l’auvent à cause d’une averse aussi dense que brève. Je ne me souviens pas de quand date le dernier bel été en Normandie. Les touristes qui viennent ici pour éviter la chaleur ont raison. Qu’ils n’oublient pas le parapluie. Ces derniers jours sous l’auvent du Son du Cor je lis Journal volubile d’Enrique Vila-Matas.
Ce temps médiocre me permet néanmoins de lire également la plupart des soirs sur le banc du jardin d’où les fleurs ont quasiment disparu et dont la pelouse est désormais tondue de temps à autre par un professionnel. Ce jeudi, c’est Partir à Permanbouc de Maurice Pianzola. Je prends un risque car la vieille voisine qui séjournait en hôpital spécialisé est de retour et rien ne dit qu’elle ne va pas, un jour ou l’autre, se remettre à balancer ses affaires par la fenêtre du troisième étage située au-dessus de ma tête. Pour l’instant, elle se contente d’en jeter dans les poubelles et, nouvelle dinguerie, met parfois sa télé à fond au milieu de la nuit sur l’une des chaînes d’info, de quoi empêcher toute la copropriété de dormir. Pour ma part, j’ai la solution du repli dans la petite chambre.
Entre deux lectures et entre deux averses, je me risque à fureter dans la drouille du Marché du Clos Saint-Marc. J’en reviens avec un livre acheté deux euros à un vendeur jamais vu : Le Père Peinard d’Emile Pouget (Galilée).
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La littérature n’est pas un métier, c’est une maladie. On n’écrit pas pour gagner de l’argent ou plaire aux gens, mais pour essayer de se soigner parce qu’on est infecté, parce que la tristesse s’est emparée de nous. (Ricardo Menéndez Salmón cité par Enrique Villa-Matas dans son Journal volubile)
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Ils regardèrent avec curiosité les cassettes dans lesquelles s’entassent les différents journaux et le guide ne manqua pas de leur expliquer que personne ne vole jamais aucun de ces journaux et que chacun glisse sa pièce dans la fente en haut de la boîte. Je devinai aisément le sens de leurs commentaires étonnés et admiratifs. Pareille honnêteté était un attrait touristique de plus, ils auraient quelque chose à raconter. Le guide leur fit un signe de son parapluie, ils purent s’engager sur la chaussée et moi, enfin seul, je pus prendre le journal dans une des boîtes, sans le payer évidemment. (Maurice Pianzola Partir à Permanbouc, Musée d’Art Moderne et Contemporain de Genève)
Ce temps médiocre me permet néanmoins de lire également la plupart des soirs sur le banc du jardin d’où les fleurs ont quasiment disparu et dont la pelouse est désormais tondue de temps à autre par un professionnel. Ce jeudi, c’est Partir à Permanbouc de Maurice Pianzola. Je prends un risque car la vieille voisine qui séjournait en hôpital spécialisé est de retour et rien ne dit qu’elle ne va pas, un jour ou l’autre, se remettre à balancer ses affaires par la fenêtre du troisième étage située au-dessus de ma tête. Pour l’instant, elle se contente d’en jeter dans les poubelles et, nouvelle dinguerie, met parfois sa télé à fond au milieu de la nuit sur l’une des chaînes d’info, de quoi empêcher toute la copropriété de dormir. Pour ma part, j’ai la solution du repli dans la petite chambre.
Entre deux lectures et entre deux averses, je me risque à fureter dans la drouille du Marché du Clos Saint-Marc. J’en reviens avec un livre acheté deux euros à un vendeur jamais vu : Le Père Peinard d’Emile Pouget (Galilée).
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La littérature n’est pas un métier, c’est une maladie. On n’écrit pas pour gagner de l’argent ou plaire aux gens, mais pour essayer de se soigner parce qu’on est infecté, parce que la tristesse s’est emparée de nous. (Ricardo Menéndez Salmón cité par Enrique Villa-Matas dans son Journal volubile)
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Ils regardèrent avec curiosité les cassettes dans lesquelles s’entassent les différents journaux et le guide ne manqua pas de leur expliquer que personne ne vole jamais aucun de ces journaux et que chacun glisse sa pièce dans la fente en haut de la boîte. Je devinai aisément le sens de leurs commentaires étonnés et admiratifs. Pareille honnêteté était un attrait touristique de plus, ils auraient quelque chose à raconter. Le guide leur fit un signe de son parapluie, ils purent s’engager sur la chaussée et moi, enfin seul, je pus prendre le journal dans une des boîtes, sans le payer évidemment. (Maurice Pianzola Partir à Permanbouc, Musée d’Art Moderne et Contemporain de Genève)