Rouen vingt-sixième

13 mai 2019


Ce samedi, la manifestation rouennaise en faveur de la société de consommation remporte le succès habituel malgré la pluie intermittente. Les rues commerçantes sont totalement encombrées par la marchandise et ses adeptes. Pour éviter cette obscénité, j’ai recours au réseau des petites rues moches.
Rue de la Jeanne, devant le Palais de Justice, des Gendarmes Mobiles sont à l’affût. Rue de la Rép, des Céhéresses sont postés devant Saint-Maclou et à l’entrée de la rue Saint-Nicolas. Les Gilets Jaunes locaux espèrent un « Retour de Flamme » pour leur vingt-sixième. L’objectif : investir la zone interdite, qui est aussi celle de la Braderie de Printemps.
Ces Jaunes arrivent au bout de la rue Armand-Carrel au moment où je m’apprête à entrer au Faute de Mieux pour y boire en café. Ils sont quelques centaines, dont au moins la moitié ne porte pas l’uniforme. A l’absence de drapeau tricolore et de Marseillaise, on sait qu’il n’y a plus là que la partie gauche et minoritaire du mouvement. Où sont passés les gars de la Marine et les bataillons identitaires ?
« Ne nous regardez pas, rejoignez-nous », scandent les Gilets en contournant la place Saint-Marc. Je ne les regarde pas. Je les vois, bien obligé.
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Quelques incidents sur le boulevard des Belges, apprends-je dimanche matin. Cette vingt-sixième aura eu pour véritable nom : Pétard Mouillé.
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L’irréversible n’est pas un rendez-vous à Capri, c’est un rendez-vous à la gare Saint-Lazare. (Vladimir Jankélévitch)