Pas de boulangerie près de la Gare de Saint-Brieuc, je dois descendre au-delà du Collège Lycée La Providence Saint-Charles ce vendredi matin pour en trouver une, appelée Saada, où le pain au chocolat est à un euro vingt, puis je remonte à la Gare, croisant une jeunesse en marche vers les apprentissages.
Une élégante et imposante passerelle enjambe les voies ferrées et aboutit au bar tabac La Passerelle. C’est là que je petit-déjeune. L’allongé est à un euro cinquante. « On est les premiers ouverts le matin à Saint-Brieuc », me dit l’aimable patron. Il m’apprend que la commerçante d’à côté vend des viennoiseries.
Je repasse les voies ferrées puis prends le bus Tub qui mène à Plérin par le Port du Légué, terminus La Ville Hervy. J’en descends après le Port à l’arrêt Place Bellevue, d’où l’on a belle vue sur la mer. Je trouve là le Géherre Trente-Quatre qui doit me permettre de faire le tour de la Pointe du Roselier que je ne connais pas.
C’est d’abord un chemin goudronné puis il devient plus intéressant, étroit sentier de terre entre verdure et mer. A un moment, je dois passer sous une barrière. Je découvre alors que je viens de parcourir une portion interdite où la falaise est instable. Je longe la plage de Saint-Laurent. « Plage antifasciste » est-il écrit sur le mur, et plus loin « Ni dieu, ni maître, ni patron, ni mari ». Au bout de cette plage, je découvre le Café Librairie d’Occasion Au Bord du Monde qui malheureusement n’ouvre que certains jours à quinze heures. Je domine Port-Aurélie où l’on amarre à flot et arrive enfin au bout de la Pointe qui offre un beau point de vue sur la Baie de Saint-Brieuc. S’y trouvent un monument aux péris en mer érigé à la fin du vingtième siècle et un four à boulets (de canon) de mil sept cent quatre-vingt-quatorze. On y chauffait les boulets et on les envoyait sur les navires ennemis qu’ils enflammaient. De là, l’expression : tirer à boulets rouges, me rappelle Le Routard. Je m’assois sur un banc, à bâbord au loin Binic et Saint-Quay-Portrieux et tout près l’îlot du Rocher-Martin et sa croix blanche. Il s’agit ensuite de redescendre par l’autre côté de la Pointe. En étant prudent car on peut glisser. C’est là que je croise les premiers humains, des promeneurs de chien.
A dix heures trente, j’arrive à Martin-Plage, face au Rocher-Martin. Il y a là une gargote, La Cabane du Pêcheur. C’est ouvert. Je m’installe à une table face à la mer, commande un café à un euro cinquante et la réserve pour le déjeuner. Le café bu, j’ouvre Balzac. Cet imbécile brûle les lettres de Madame Hanska par peur de mourir en voyage et qu’elles soient lues par un notaire qui inventorie sa vie. La vue est magnifique. Quelques hardis baigneurs. Quelques pêcheurs à petits bateaux qu’ils remontent avec un vieux tracteur. Deux randonneuses en solo. Des bicyclistes. Peu à peu, ça se couvre. Un petit vent se lève. « Y’a rien de trop », comme dirait Madame Michu.
Le choix est court sur la carte de La Cabane du Pêcheur. J’opte pour les six huîtres à sept euros cinquante, évidemment pas bien grosses à ce prix, et les moules marinières à quatorze euros, on ne peut pas dire qu’elles soient petites, elles sont minuscules. Il y a pourtant des habitués ici, mais on vient là pour le cadre avant tout.
Je dois remonter une longue route pentue pour arriver au terminus de la ligne D : La Ville Hervy. Il est treize heures vingt-neuf et, miracle, un bus doit arriver à treize heures trente et une pour repartir aussitôt pour La Ville Oger. Je l’attends sur le petit banc et il est pile à l’heure.
J’en descends à la Gare et, le soleil étant revenu, m’assois en terrasse au Bistrot Gourmand pour le café (un euro cinquante) et Balzac. J’en suis à la lettre Quatre Cent du onze février mil huit cent quarante-huit. Il rentre d’Ukraine où il est allé voir Madame Hanska. Le mariage n’est toujours pas fait. Il doit d’abord rembourser ses dettes, des dettes qu’il aggrave sans cesse, notamment par son goût du bric-à-brac, au grand mécontentement d’icelle. Quant à l’avenir, je connais mes forces je suis sûr de vous donner une aisance à moi seul.
*
Pas de mal aux pieds lors de ma randonnée autour de la Pointe du Roselier. J’ai résolu le problème en ôtant mes semelles orthopédiques. C’est leur épaisseur qui pressait mes extrémités dans les chaussures et qui était source de douleurs et de blessures.
*
Un article de France Trois Bretagne me l’a appris. Il y a eu plusieurs accidents sérieux cet été sur le Géherre Trente-Quatre. Bilan : deux morts et des blessés graves. Parmi les victimes : des imprudents qui ont emprunté une portion fermée.
Une élégante et imposante passerelle enjambe les voies ferrées et aboutit au bar tabac La Passerelle. C’est là que je petit-déjeune. L’allongé est à un euro cinquante. « On est les premiers ouverts le matin à Saint-Brieuc », me dit l’aimable patron. Il m’apprend que la commerçante d’à côté vend des viennoiseries.
Je repasse les voies ferrées puis prends le bus Tub qui mène à Plérin par le Port du Légué, terminus La Ville Hervy. J’en descends après le Port à l’arrêt Place Bellevue, d’où l’on a belle vue sur la mer. Je trouve là le Géherre Trente-Quatre qui doit me permettre de faire le tour de la Pointe du Roselier que je ne connais pas.
C’est d’abord un chemin goudronné puis il devient plus intéressant, étroit sentier de terre entre verdure et mer. A un moment, je dois passer sous une barrière. Je découvre alors que je viens de parcourir une portion interdite où la falaise est instable. Je longe la plage de Saint-Laurent. « Plage antifasciste » est-il écrit sur le mur, et plus loin « Ni dieu, ni maître, ni patron, ni mari ». Au bout de cette plage, je découvre le Café Librairie d’Occasion Au Bord du Monde qui malheureusement n’ouvre que certains jours à quinze heures. Je domine Port-Aurélie où l’on amarre à flot et arrive enfin au bout de la Pointe qui offre un beau point de vue sur la Baie de Saint-Brieuc. S’y trouvent un monument aux péris en mer érigé à la fin du vingtième siècle et un four à boulets (de canon) de mil sept cent quatre-vingt-quatorze. On y chauffait les boulets et on les envoyait sur les navires ennemis qu’ils enflammaient. De là, l’expression : tirer à boulets rouges, me rappelle Le Routard. Je m’assois sur un banc, à bâbord au loin Binic et Saint-Quay-Portrieux et tout près l’îlot du Rocher-Martin et sa croix blanche. Il s’agit ensuite de redescendre par l’autre côté de la Pointe. En étant prudent car on peut glisser. C’est là que je croise les premiers humains, des promeneurs de chien.
A dix heures trente, j’arrive à Martin-Plage, face au Rocher-Martin. Il y a là une gargote, La Cabane du Pêcheur. C’est ouvert. Je m’installe à une table face à la mer, commande un café à un euro cinquante et la réserve pour le déjeuner. Le café bu, j’ouvre Balzac. Cet imbécile brûle les lettres de Madame Hanska par peur de mourir en voyage et qu’elles soient lues par un notaire qui inventorie sa vie. La vue est magnifique. Quelques hardis baigneurs. Quelques pêcheurs à petits bateaux qu’ils remontent avec un vieux tracteur. Deux randonneuses en solo. Des bicyclistes. Peu à peu, ça se couvre. Un petit vent se lève. « Y’a rien de trop », comme dirait Madame Michu.
Le choix est court sur la carte de La Cabane du Pêcheur. J’opte pour les six huîtres à sept euros cinquante, évidemment pas bien grosses à ce prix, et les moules marinières à quatorze euros, on ne peut pas dire qu’elles soient petites, elles sont minuscules. Il y a pourtant des habitués ici, mais on vient là pour le cadre avant tout.
Je dois remonter une longue route pentue pour arriver au terminus de la ligne D : La Ville Hervy. Il est treize heures vingt-neuf et, miracle, un bus doit arriver à treize heures trente et une pour repartir aussitôt pour La Ville Oger. Je l’attends sur le petit banc et il est pile à l’heure.
J’en descends à la Gare et, le soleil étant revenu, m’assois en terrasse au Bistrot Gourmand pour le café (un euro cinquante) et Balzac. J’en suis à la lettre Quatre Cent du onze février mil huit cent quarante-huit. Il rentre d’Ukraine où il est allé voir Madame Hanska. Le mariage n’est toujours pas fait. Il doit d’abord rembourser ses dettes, des dettes qu’il aggrave sans cesse, notamment par son goût du bric-à-brac, au grand mécontentement d’icelle. Quant à l’avenir, je connais mes forces je suis sûr de vous donner une aisance à moi seul.
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Pas de mal aux pieds lors de ma randonnée autour de la Pointe du Roselier. J’ai résolu le problème en ôtant mes semelles orthopédiques. C’est leur épaisseur qui pressait mes extrémités dans les chaussures et qui était source de douleurs et de blessures.
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Un article de France Trois Bretagne me l’a appris. Il y a eu plusieurs accidents sérieux cet été sur le Géherre Trente-Quatre. Bilan : deux morts et des blessés graves. Parmi les victimes : des imprudents qui ont emprunté une portion fermée.