Saint-Brieuc (onze) : Langueux

12 septembre 2025


La Pôse de Valentine, de l’autre côté de la passerelle, c’est là que j’achète mon pain au chocolat (un euro dix) ce jeudi matin et j’apprends à celle qui me le vend (Valentine ?) que sur Internet on trouve sa boutique ouvrant à neuf heures, alors que j’ai appris que c’est sept heures, raison pour laquelle je ne suis pas encore venu. « Ah merci, il faut que je dise ça au chef, c’est resté aux horaires d’été. »
Je traverse la rue pour le manger avec l’allongé de La Passerelle. « Ils ont prévu de la pluie, c’est marqué sur Ouest France », dit l’un des présents. Ce n’est pas ce que j’ai vu sur le site de Météo France ce matin. Je maintiens mon but du jour : Hillion.
Je rejoins le boulevard Clemenceau en passant sous les voies ferrées. En bas de celui-ci est le point de départ du bus Vingt qui va à Hillion. On passe par Langueux puis par Yffiniac. Avant d’arriver à Hillion, le bus se charge de collégiennes qu’il dépose logiquement devant le Collège, je suis dès lors le seul passager, et là il se met à tomber une de ces draches.
L’arrêt Hillion Centre, terminus de la ligne Vingt, n’est pas dans le centre d’Hillion. Heureusement, il bénéficie d’un abri. J’y reste, observant la rue pentue se transformer en cours d’eau. Tout est bouché côté ciel. Plus question pour moi de rejoindre, à partir d’Hillion, le bord de mer.
Je décide de quitter Hillion avec le bus suivant pour descendre à Langueux car j’ai repéré, près de l’arrêt Langueux Centre, le Café de la Mairie. Ainsi fais-je, dans un bus au toit vitré qui permet de bien voir tomber la pluie.
A l’arrivée je photographie la belle église fleurie de Langueux, puis je trouve place à une table haute au Café de la Mairie. Un café à un euro cinquante, un verre d’eau, mes lunettes et Balzac qui a lui aussi son avis sur la météo du jour : Le ciel est tout pris ce matin, et l’atmosphère est basse, il va pleuvoir toute la journée.
Où manger ? (comme dirait Le Routard). Vers onze heures vingt-cinq, la pluie ayant cessé, je sors voir ça. Le choix sur la place de l’église est entre l’italien et le turc. Un vrai turc avec cuisine maison pour lequel j’opte. Il a pour nom : L’Atelier de la Pâte. Mon choix se porte sur le pidé découverte (avec toutes les viandes : agneau poulet bœuf saucisson à l’ail), feta et mozza (quinze euros) précédé d’une soupe lentilles corail (sept euros). Midi sonne lorsque je termine cette excellente soupe. La suite est aussi à mon goût.
Il y a davantage de ciel bleu que de nuages gris quand je ressors, aussi j’entre dans le Grand Pré, une coulée verte de douze hectares enrichie de panneaux memento mori tirés des bédés de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat, puis je prends le petit sentier boisé qui longe un étroit ruisseau qui n’a pas de nom. J’y suis seul et il me mène au quartier Bout de Ville et à la mer. C’est la période des grandes marées. Je la vois donc de très loin et distingue de l’autre côté de la baie l’église d’Hillion puis je reviens sur mes pas et retrouve celle de Langueux trois minutes avant le passage du bus de treize heures cinquante-trois pour Saint-Brieuc.
Quand il arrive près du centre commercial Les Champs, on n’avance plus. Plusieurs rues sont barrées. La Police mène une opération Bloquons Tout avec l’aide des Pompiers en raison d’une fuite de gaz. On met un temps fou à parcourir les cent derniers mètres.
Encore une fois, le Bistrot Gourmand accueille mon café lecture. Il n’a pas plu toute la journée. On ne peut pas faire davantage confiance à Balzac qu’à Météo France.
                                                                        *
C’était ma journée : t’as voulu voir Hillion et tu as vu Langueux, une journée ratée qui n’aurait pas pu mieux réussir.
                                                                        *
Langueux-les-Grèves, de son nom complet. Les grèves, ainsi appelle-t-on ces plages interminables où la mer est si loin que c’est comme si elle faisait grève.
                                                                        *
Sur la ligne Vingt, un arrêt Paris et, juste en face d’Aldi, un arrêt Dernier Sou.