Le cri de la chouette m’accompagne vers le Quay des Brunes ce vendredi matin. Je slalome entre les stands du Marché en cours d’installation dans le noir. Cette fichue heure d’été vit ses derniers jours. Vivement dimanche et l’heure d’hiver.
Il est temps d’achever mon carnet de tickets BreizhGo acheté lors de mon arrivée à Saint-Brieuc en allant à Plouézec avec le car de neuf heures onze. En l’attendant, j’assiste à l’arrivée de la pelleteuse destinée à la réparation des dégâts de l’orage du vingt-deux septembre. Une savante manœuvre en marche arrière permet au camionneur qui la transporte de la descendre sur la Plage du Casino.
Je descends à l’arrêt Stade. Tout près est le restaurant La Horaine où je retiens une table pour midi. J’entre dans le centre du bourg. La grosse église et la Mairie sont entourées de quelques commerces, dont une boulangerie où j’achète un pain au chocolat à un euro vingt. Je le mange avec un allongé à un euro quarante au café d’à côté. Des cancanières du pays sont à l’ouvrage. L’une arrive en pétard. Elle sort de chez le médecin qui ne s’est pas réveillé. Il est dix heures, tous les premiers rendez-vous dont le sien sont remis à demain matin. « Mais il ne travaille pas le samedi. » « Bah là, il est obligé. » C’est la fille d’une déjà là et la mère d’une fille de douze ans pas là. A la maison, cette fille dort à l’étage. Dans la chambre voisine, un jeune majeur hébergé par la mère. Elle les soupçonne de coucher ensemble. « Ce qui m’embête, c’est qu’elle est pas sous pilule. » « Sa sœur elle a fait la même chose au même âge, mais au moins elle était sous pilule. » L’homme de la table trouve que douze ans, c’est jeune. « Qu’est-ce qu’elle fera quand elle aura quinze ans ? »
Je parcours là sans y trouver d’intérêt le Dix Dix-Huit du Colloque de Cerisy consacré à Duchamp puis je vais visiter l’église. Elle est aussi triste que celle de Plouha. L’accumulation de statues et de meubles lui donne l’aspect d’une brocante. Entre l’église et la Mairie est une boîte à livres. J’y trouve Almanach du comté des sables d’Aldo Leopold (GF Flammarion), un livre dont j’ignorais l’existence.
Comme une drache est à venir, je m’abrite préventivement au Bar Tabac Le Cheval Blanc. Au comptoir, on parle des pêcheurs bretons qui se sont fait gauler en pêche illégale près des côtes d’Irlande.
Le ciel redevenu bleu, j’entre à La Horaine à midi. On y pratique le self intégral : buffet d’entrées, plat servi à la louche par le patron, dessert en assiette. C’est un lieu où les ouvriers passent un long moment à picoler au bar avant de déjeuner. Au moment de payer mes seize euros, la machine plante. Ce qui me vaut de ne payer que quinze en liquide.
Une nouvelle drache est à l’horizon quand je traverse la route pour rejoindre l’arrêt du car. Une vieille, cramponnée à son sac, est déjà là à éternuer. Quand le treize heures vingt-deux arrive, elle n’y monte pas. Etrange bourgade que Plouézec.
*
En face de la boulangerie, sur la plaque d’une psychologue : « Thérapie brève, Hypnose, Bilan de compétences. »
Il est temps d’achever mon carnet de tickets BreizhGo acheté lors de mon arrivée à Saint-Brieuc en allant à Plouézec avec le car de neuf heures onze. En l’attendant, j’assiste à l’arrivée de la pelleteuse destinée à la réparation des dégâts de l’orage du vingt-deux septembre. Une savante manœuvre en marche arrière permet au camionneur qui la transporte de la descendre sur la Plage du Casino.
Je descends à l’arrêt Stade. Tout près est le restaurant La Horaine où je retiens une table pour midi. J’entre dans le centre du bourg. La grosse église et la Mairie sont entourées de quelques commerces, dont une boulangerie où j’achète un pain au chocolat à un euro vingt. Je le mange avec un allongé à un euro quarante au café d’à côté. Des cancanières du pays sont à l’ouvrage. L’une arrive en pétard. Elle sort de chez le médecin qui ne s’est pas réveillé. Il est dix heures, tous les premiers rendez-vous dont le sien sont remis à demain matin. « Mais il ne travaille pas le samedi. » « Bah là, il est obligé. » C’est la fille d’une déjà là et la mère d’une fille de douze ans pas là. A la maison, cette fille dort à l’étage. Dans la chambre voisine, un jeune majeur hébergé par la mère. Elle les soupçonne de coucher ensemble. « Ce qui m’embête, c’est qu’elle est pas sous pilule. » « Sa sœur elle a fait la même chose au même âge, mais au moins elle était sous pilule. » L’homme de la table trouve que douze ans, c’est jeune. « Qu’est-ce qu’elle fera quand elle aura quinze ans ? »
Je parcours là sans y trouver d’intérêt le Dix Dix-Huit du Colloque de Cerisy consacré à Duchamp puis je vais visiter l’église. Elle est aussi triste que celle de Plouha. L’accumulation de statues et de meubles lui donne l’aspect d’une brocante. Entre l’église et la Mairie est une boîte à livres. J’y trouve Almanach du comté des sables d’Aldo Leopold (GF Flammarion), un livre dont j’ignorais l’existence.
Comme une drache est à venir, je m’abrite préventivement au Bar Tabac Le Cheval Blanc. Au comptoir, on parle des pêcheurs bretons qui se sont fait gauler en pêche illégale près des côtes d’Irlande.
Le ciel redevenu bleu, j’entre à La Horaine à midi. On y pratique le self intégral : buffet d’entrées, plat servi à la louche par le patron, dessert en assiette. C’est un lieu où les ouvriers passent un long moment à picoler au bar avant de déjeuner. Au moment de payer mes seize euros, la machine plante. Ce qui me vaut de ne payer que quinze en liquide.
Une nouvelle drache est à l’horizon quand je traverse la route pour rejoindre l’arrêt du car. Une vieille, cramponnée à son sac, est déjà là à éternuer. Quand le treize heures vingt-deux arrive, elle n’y monte pas. Etrange bourgade que Plouézec.
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En face de la boulangerie, sur la plaque d’une psychologue : « Thérapie brève, Hypnose, Bilan de compétences. »