Saint-Raphaël (vingt) : Sainte-Maxime (deux)

21 avril 2025


« Joyeuses Pâques ! », me lance la gentille employée de service à la Boulangerie du Soleil quand j’y entre pour acheter mon pain au chocolat quotidien (elles ne sont pas toutes gentilles). Je lui réponds la même chose, tout en me demandant à quoi correspond un tel souhait.
Ce dimanche, je retourne à Sainte-Maxime, avec comme objectif de suivre plus ou moins fidèlement le parcours de découverte Architecture et Patrimoine Contemporains que m’a remis hier l’aimable employée de l’Office de Tourisme (Il semble qu’à Sainte Maxime, on ait une meilleure idée de la Culture qu’à Saint-Raphaël).
Pour ce faire, je descends du car Zou ! à l’arrêt Le Préconil proche du pont du même nom qui enjambe ce fleuve Préconil, pont en arc sous-tendu que Man Ray a photographié en mil neuf cent trente-six. Je fais de même. Ensuite, comme toujours, je vais au gré de mon plein gré, incapable de la discipline exigée par mon projet, oubliant mon plan et les constructions du guide et m’arrêtant devant des bâtiments qui n’y sont pas, que peu regardent, dans les rues intérieures.
Puis, profitant du ciel bleu et de l’absence de vent, je contourne le port par le haut de la grande digue. Au milieu d’icelle, vue sur Saint-Tropez, là-bas en face. Au bout d’icelle, vue sur le pont du Préconil et le sommet derrière dont j’ignore le nom.
Après ce bel effort pédestre, je m’offre une pause au Café de France. En terrasse cette fois. A une table haute avec vue sur les mâts au-delà des voitures et un serveur sympathique prénommé Axel qui se souvient que pour moi, c’est expresso sans sucre avec verre d’eau. « Tiens, c’est fini la messe », commente ma voisine alors que passent de nombreux endimanchés (tout à l’heure, ça carillonnait fort). Certains d’entre eux s’installent ici pour se remettre de leur bel effort pieux.
Le ciel devenu voilé, c’est à L’Escapade, entre le Café de France et La Réserve que je déjeune de la « formule bistrot ». Pour seulement seize euros quatre-vingt-dix en ce jour férié, c’est gigot d’agneau pascal flageolets et poire Belle-Hélène.
Le café, comme hier, je te prends au Café Maxime et y reste à lire Balzac jusqu’à ce qu’il soit l’heure du car Zou ! pour Saint-Raphaël.
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En fin de matinée, une deuxième messe pascale dans la petite église Sainte-Maxime. L’affluence est telle qu’une partie des fidèles suit la cérémonie sur le parvis via des enceintes sous la protection de la Police Municipale.
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Au détour d’une rue, une assez belle statue de Frédéric Mistral accompagnée d’une niaiserie écrite par lui : Quand le Bon Dieu en vient à douter du monde, il se rappelle qu’il a créé la Provence.
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Autre rencontre artistique : Agility, la Bugatti 35 en aluminium qui semble filer devant La Réserve, une sculpture d’Antoine Dufilho qui s’est pris de passion pour l’automobile à cause de son grand-oncle, le comédien Jacques Dufilho, et de son grand-père, tous deux collectionneurs de Bugatti.
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Pour le jeune couple d’à côté de mon Air Bibi, Pâques se célèbre dans l’après-midi en faisant craquer le lit.