Semaine bretonne : quitter Brest

6 novembre 2015


Dernière nuit brestoise à l’hôtel Abalys, idéalement situé, avec vue sur la rade au quatrième étage et un triple vitrage qui permet de voir passer bus et voitures en contrebas sans en entendre du tout le bruit, chambre agréable dotée d’un ordinateur, personnel discret et sympathique, petit-déjeuner buffet géant avec produits bretons, seul bémol : les écrans plats diffusant une chaîne d’info continue dans cette salle de petit-déjeuner (je suis le seul à m’en plaindre).
Pour acheter les sandouiches du train de retour, la gaie réceptionniste m’indique Leclerc, avenue Jean-Jaurès où ne souffle pas ce mercredi matin le vent de Miossec.
A onze heures quarante-six je suis dans le tégévé pour Paris avec comme voisin un gros (militaire ?) à crâne rasé qui pue la sueur. Je suis au moins du bon côté pour voir une dernière fois le port et la mer, au loin la presqu’île de Crozon.
Après mon succinct pique-nique, j’ouvre le journal de Victor Klemperer tandis que mon voisin s’enfonce de la musique bourdonnante dans les oreilles. Comme il ne mange pas, j’espère le voir descendre assez vite.
Le train s’arrête à Morlaix puis dans un endroit bizarre nommé Plouaret-Trégor, lequel est doté d’un café des Abattoirs qui semble fermé depuis longtemps. Une femme à chapeau y monte, sa valise portée par un employé de la Senecefe. Elle trouve que ça sent le pipi de chat. A l’autre bout de la voiture, un jeune gogol (comme il ne faut plus dire) pousse de temps à autre des cris effrayants.
A Guingamp monte une femme qui marche sur chien, puis c’est Saint-Brieuc, correspondance en car pour Lorient. A Rennes, notre tégévé est accroché avec celui venant de Quimper. Mon voisin est toujours là et le gogol hurleur aussi
A l’approche du but, une voix féminine indique que le bar vend des tickets de métro parisien au prix de deux euros dix l’unité (il n’y a pas de petits profits, comme dirait madame Michu).
Gare Montparnasse, c’est un enfant qui annonce l’arrivée et le départ des trains. Je plonge sous terre et en ressors à Saint-Lazare. Il pleut à Paris. J’attends mon habituel train de dix-huit heures trente pour Rouen en buvant un café A la Ville d’Argentan, bien content de ma semaine bretonne sous le chaud soleil. « Cet été, on a eu des Italiens pendant dix jours, dix jours de pluie », m’a-t-on dit à l’hôtel Abalys.