Si t’en veux, y en a plus

10 janvier 2022


A quoi dois-je m’attendre ce lundi matin en allant à la Grande Pharmacie du Centre pour le renouvellement de mon collyre ? Vais-je trouver dès l’ouverture une file décourageante de personnes inquiètes du Covid voulant s’y faire tester ? Je suis rassuré quand j’atteins le parvis de la Cathédrale. Deux seulement m’ont précédé.
A l’ouverture des portes coulissantes, le pharmacien s’adresse à tous : « S’il y a des gens qui viennent pour être testés, on ne le fait plus sans rendez-vous, il faut passer par Doctolib. »
Ce n’est pas le cas du premier. Il désire acheter des autotests. « Nous n’en avons plus, lui répond-on, c’est en commande. » La deuxième demande des masques Effe Effe Pé Deux. « Nous sommes en rupture, c’est commandé », lui répond-on.
Mon collyre est disponible.
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Manque d’ardoises, manque de volets, manque de vitrage feuilleté, manque de Placoplatre, manque de bois de charpente, manque de béton armé, manque de semi-conducteurs, manque de peinture bleue, manque de beurre et bientôt de papier.
Il n’y a plus rien et ce rien on vous le laisse chantait Léo Ferré en mil neuf cent soixante-treize.