Un Paris Rouen en trois heures quarante

8 juin 2019


Comme j’aurais dû suivre mon intuition et changer mon plan de retour à Rouen ce vendredi, lorsque j’ai su que la journée serait pluvieuse et se terminerait par le passage de la tempête Miguel, en prenant un nouveau billet à douze euros cinquante (prix Carte Avantage Senior) pour rentrer dès le matin au lieu d’utiliser celui en ma possession à neuf euros quatre-vingt-dix pour le train de quatorze heures cinquante (ni échangeable, ni remboursable). Au lieu de quoi j’ai renoncé, ai dépensé seize euros quatre-vingt-dix pour me nourrir au Café Saint-Lazare et me voici bloqué en gare de Mantes-la-Jolie pour une durée indéterminée, à cause d’une rupture d’installation électrique, dans un matériel non conforme parti de Paris avec vingt-cinq minutes de retard.
Des bouteilles d’eau sont distribuées pour assurer la survie des passagers, lesquels prennent ça avec philosophie contrainte. La plus dépitée se rend à l’Armada. Vers dix-huit heures, alors que le train vient de repartir, un voisin lui apprend que celle-ci est en train d’être évacuée et qu’il n’y aura ni visite de bateaux, ni concert, ni feu d’artifice ; de quoi l’achever.
C’est avec deux heures et demie de retard que nous atteignons la gare de Rouen où l’on annonce que la circulation des trains est de nouveau interrompue.
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Ce qui m’a donné le temps de lire Journal intime de Novalis (Le Petit Mercure) et Bonnard, jardins secrets d’Oliver Renault (La Petite Vermillon).