Un jeune homme comme on n’en fait plus : Jean-Jacques Pauvert

1er octobre 2014


Dimanche après-midi, au retour du vide grenier de La Madeleine, j’apprends la mort de Jean-Jacques Pauvert, éditeur d’exception, à l’âge de quatre-vingt-huit ans, l’année du bicentenaire de la mort de Sade dont à vingt et un ans il avait déjà publié l’intégrale de l’œuvre avec ennuis judiciaires à la clé.
Lorsqu’il n’en avait que dix-neuf, il écrivait :
Nous n'avons pas envie de nous engager. Nous n'avons pas l'esprit de sacrifice. Nous n'avons pas le sentiment du devoir. Nous n'avons pas le respect des cadavres. Nous voulons vivre. Est-ce si difficile ? Le monde sera bientôt aux mains des polices secrètes et des directeurs de conscience. Tout sera engagé. Tout servira. Mais nous ? nous ne voulons servir à rien. » (cité par Le Monde)
De lui aussi, à vingt ans, cité par Libération :
J’aime bien aller jusqu’au bout de ce que je pense. Ça m’a amené à avoir des principes. Bien sûr, Dieu n’existe pas. Evidemment, rien n’a de raison d’être. Alors il faut bien que je prenne tout ça en main. Je choisis de vivre. Je m’appelle Jean-Jacques Pauvert. Je vais construire ma vie sur mes idées.