Un peu de Philosophie pratique avec Giacomo Leopardi

24 juin 2015


Il n’y a pas que la lecture d’Emil Michel Cioran pour se remonter le moral (comme on dit), Giacomo Leopardi est bien aussi, dont je lisais les extraits du Zibaldone publiés sous le titre de Philosophie pratique dans la Petite Collection Rivages, un mercredi d’escapade à Paris.
Trois échantillons :
A peine le bébé est-il né, il faut que la mère au moment même où elle le met au monde le console, apaise ses pleurs, allège le poids de cette existence qu’elle lui donne. (…) Et en vérité, il convient que le bon père et la bonne mère, en s’efforçant de consoler leurs enfants, amendent, le mieux possible, et allègent le dommage qu’ils leur ont fait en les procréant. (treize août mil huit cent vingt-deux)
L’homme (pas plus que les autres animaux) ne naît pour jouir de la vie, mais seulement pour perpétuer la vie, pour la communiquer à d’autres qui lui succéderont, pour la conserver. (Bologne, onze mars mil huit cent vingt-six)
Tout est mal. Autrement dit, tout ce qui est est mal ; que chaque chose existe, c’est un mal ; chaque chose existe dans le dessein du mal ; l’existence est un mal et ordonnée pour le mal, la fin de l’univers est le mal ; l’ordre et l’Etat, les lois, la marche naturelle de l’univers non seulement ne sont que mal, mais ne sont pas orientés vers autre chose que le mal. (Bologne, vingt-deux avril mil huit cent vingt-six)