Vrac d’impressions et de réflexions au retour à Rouen

24 août 2020


Vêtu et protégé comme il l’est depuis la réouverture de son cabinet, si je ne connaissais pas mon dentiste depuis l’avant-guerre, j’ignorerais quelle tête il a. Détartrage seulement, la gencive enflée et la gêne dans l’oreille ont disparu pendant ma virée Auvergne Limousin, c’est mystérieux.
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Rentrée littéraire : des romans écrits avant-guerre, dont les personnages se comportent comme on ne se comporte plus, une livraison de produits périmés.
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Blanquer, Ministre de l’Education Nationale, qui définit le masque comme une pièce de vêtement supplémentaire.
Se porte en bavoir, mentonnière, tour de cou, manchon, coudière, et même coquille pour les hordes de couillus fanatiques de foute.
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Traversée de la Seine, l’occasion d’ôter son masque en toute légalité et de sentir la fraîcheur de l’air sur mon visage pendant quelques centaines de mètres. Le parapet du pont Boieldieu a été refait. Je ne sais qui a eu la bonne idée d’y installer des grilles. Déjà y sont fixés deux cadenas d’amour. La bêtise étant aussi répandue ici qu’à Paris, cela promet pour la suite.
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Des travaux, qui après s’être fait attendre des années, commencent au moment où le coronavirus remet en cause le fait même d’aller au cinéma et maintenant la découverte qu’il y a de l’amiante partout, le spectateur de l’Omnia, cinéma public art et essai, coûtera bientôt plus cher à la collectivité rouennaise qu’un spectateur de l’Opéra.
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La sentiment depuis que je suis revenu à Rouen de vivre dans un hôpital psychiatrique à ciel ouvert. Pour conforter cette sensation, la constatation quand je croise un bizarre d’avant-guerre, de le trouver plus à l’aise dans ce nouvel environnement.