Michel Perdrial . Textes en revues
Michel Perdrial



Loïc Boyer
On trouvera ici de mes textes courts publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).

Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.

Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.

Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième chez L’Imprimante.

Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.








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Je suis

Texte paru dans la revue Supplément d’Ame n°5 en mars 1996


Je suis, alors que l’on repeint les balcons en vert à Villeneuve le vendredi trente juillet mil neuf cent quatre-vingt-douze et que Boris Vian et Stéphane Goldmann s’évadent de mon tuner à Saint-Germain-des-Prés où je ne les rencontrerai jamais car il est toujours trop tard pour parler à ceux que l’on aime ou alors ils sont trop loin comme cette jeune fille à sac à dos en pleine guerre à Sarajevo qui voudrait s’échapper de l’écran de télévision où sifflent les balles et que me parcourt l’idée fugitive et ridicule d’aller à son secours en grimpant dans le premier train pour la Bosnie pourvu qu’il passe par Vienne où Thomas Bernhard vient d’être opéré d’une tumeur au poumon au Pavillon Hermann et qu’il ne peut rejoindre au Pavillon Ludwig son ami devenu fou et néanmoins toujours neveu de Wittgenstein dont je parlerai à Gwendoline mon amie de papier de Valenciennes à laquelle j’écris presque chaque jour sur la table de ma cuisine à Villeneuve où de jeunes désœuvrés employés par la mairie recouvrent le jour de peinture blanche les hiéroglyphes qu’ils tracent la nuit de peinture noire lorsque allongé sur mon lit toujours à Villeneuve et cependant à Vienne près de Thomas Bernhard je lis Le neveu de Wittgenstein et qu’après avoir posé ce livre sur la table de chevet je rêve de Gwendoline ou peut-être d’une autre en me caressant lentement ou songe à ce texte que j’écrirai demain sur la table de ma cuisine et a-t-on jamais vu un véritable écrivain écrire dans une cuisine, étrangement vivant.