Confiné (deux) trente-deux

1er décembre 2020


Je ne sais à quel moment est apparue cette caméra vidéo fixée au premier étage du bâtiment qui enjambe la ruelle où j’habite, côté rue Saint-Nicolas, sur le mur de l’appartement voisin de celui autrefois occupé par Christophe Rocancourt et sa jolie compagne. Je ne l’ai remarquée que récemment, peu de temps avant que ne soit célébrée celle qui a permis de déjouer les mensonges policiers lors de l’agression de Michel Zecler à Paris. J’ai d’abord vu le petit avertissement fixé au-dessus du passage « Site sous vidéosurveillance 24h sur 24h », ai cherché de quoi on parlait, et ai découvert la boule dans l’angle.
Il semble que ce soit une initiative privée, pas forcément légale. Elle permet à son propriétaire de voir qui s’attarde sous ses fenêtres pour picoler, fumer, se droguer, se photographier, s’embrasser, se tripoter, s’embrouiller, uriner, écrire sur les murs ou simplement jacasser bruyamment.
Qui passe, ce qui m’arrive plusieurs fois par jour, est désormais filmé sans l’avoir voulu. Je ne sais si cela rendra l’endroit plus paisible. Ce qui est sûr, c’est qu’un quidam du bout de la venelle dispose d’une chaîne de télévision supplémentaire.
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L’expression du moment dont il faudrait se débarrasser : « Il y a des trous dans la raquette ».