Récital napolitain Max Emanuel Cenčić à l’Opéra de Rouen

31 mars 2016


« Vous avez aussi un spectacle ce soir », me dit l’aimable guichetière de l’Opéra de Rouen ce mardi après-midi quand je viens y retirer mes places pour la fin de semaine.  « Max Emanuel Cenčić, la musique napolitaine. »
Je l’avais oublié. J’y suis donc le soir venu au premier balcon et ne mets guère de temps à me dire que cela aurait été dommage de manquer ça. Max Emanuel Cenčić, contre ténor néo barbu, chante magnifiquement Niccolo Antonio Porpora et Leonardo Vinci. Il est accompagné de l’Ensemble il porno d’oro dirigé par le claveciniste Maxim Emelyanychev (né en quatre-vingt-huit, filiforme et cheveux longs partagés par une raie, exactement ce à quoi je ressemblais à son âge). Entre les prouesses vocales de Cenčić, Emelyanychev offre avec ses musicien(ne)s la Symphonie numéro sept en do majeur de Domenico Scarlatti et l’Adagio et Fugue de Johan Adolf Hasse.
Après l’entracte, c’est l’Ouverture royale de Niccolo Antonio Porpora, puis Max Emanuel Cenčić subjugue à nouveau le public avec des airs de Domenico Scarlatti et Leonardo Leo. Le clavecin ayant fait un quart de tour et été muni d’un couvercle ouvert, Maxim Emelyanychev montre ce qu’il sait faire en jouant et dirigeant le Concerto pour clavecin en ré majeur de Domenico Auletta et pour finir le contre ténor Max Emanuel Cenčić qui autrefois fut soprano (« Cette métamorphose est rare et je ne connais pas d’autre chanteur l’ayant vécue », explique-t-il à Vinciane Laumonier dans le livret programme) et qui a déjà perdu trois fois sa voix, en fait le plus bel usage devant un public enthousiaste, les éternels malades étant même capables de retenir leur toux.
Un spectateur de premier rang offre un bouquet à l’artiste qui nous offre deux bonus dont je ne peux retenir les titres mais grâce au blog Publics de l’Opéra de Rouen, je peux écrire qu’il s’agissait des airs Se vi ferme tiré d’Irene et Vo desperato a morte de Tito Vespasiano, compositions de Johan Adolf Hasse.