Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

A bon entendeur …

22 août 2023


De passage place Saint-Marc ce mardi matin, j’ouvre la boîte à livres et en trouve un d’Alfred Tomatis, écrit avec la collaboration de Loïc Sellin, publié chez Ergo-Press en mil neuf cent quatre-vingt-neuf : Neuf mois au paradis (Histoires de la vie prénatale).
Cela me ramène au temps où je faisais l’instituteur en classe unique au Bec-Hellouin. Alfred Tomatis, oto-rhino-laryngologiste radié de l'Ordre des Médecins après avoir donné le jour à une méthode scientifiquement controversée, la Méthode Tomatis, censée résoudre les problèmes d’oreille,  y avait une maison de campagne.
Pendant toutes mes années là-bas, je ne l’ai jamais vu. Lui et sa femme ne sortaient pas dans le village. Tous les ans, à Noël pour la distribution de jouets aux élèves puis en juin pour la distribution des prix, je recevais de leur part un gros chèque. De loin le don le plus important des habitants du pays.
La plupart de ces dons étaient modestes. Je me souviens qu’une septuagénaire du genre punaise de sacristie se distinguait aussi par le montant du sien (trois fois moindre toutefois que celui de Tomatis). Un jour que je l’en remerciais, elle me répondit : « Je fais beaucoup de bien autour de moi, mais je ne veux pas que ça se sache. »
« Mieux vaut entendre ça que d’être sourd », pensais-je.
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Un autre livre trouvé ce matin au même endroit : Walkscapes, la marche comme pratique esthétique de Francesco Careri, publié aux Editions Jacqueline Chambon en deux mille treize. « Ouvrage culte pour les urbanistes et les architectes », est-il écrit en quatrième de couverture.
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« Selon Tomatis, nous gardons tous en nous la nostalgie des neuf mois vécus comme un trop court séjour au paradis. ».
Mieux vaut lire ça que d’être aveugle.